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Bout’ à Bout’

Le réemploi des bouteilles en verre avec Bout’ à Bout’ : toute une logistique

Zoom sur l'entreprise Bout' à Bout' pour parler du réémploi de bouteilles

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Nous recevons Sarah Peudenier, Responsable du développement du réseau de points de collecte chez Bout’ à Bout’, pour nous parler d’une forme de consigne bien pensée : le réemploi de bouteilles.

« On ne réinvente pas la roue, on la remet en marche. »

Citation ci-dessus de Sarah Peudenier qui annonce une discussion passionnante sur les rouages et les enjeux du réemploi. Notre invitée nous fera part de ses analyses ainsi que du fonctionnement du mécanisme bien huilé mis en place par le précurseur Bout’ à Bout’.

Nous abordons alors tous les aspects du sujet :

  • Présentation de Bout’ à Bout’ ;
  • La place du réemploi auprès des dirigeants d’entreprises ;
  • Le contexte dans lequel évolue la consigne ;
  • L’avenir des bouteilles réutilisables.

Bout’ à Bout’ : tous les métiers de la bouteille bien ficelée

Pour le consommateur, la consigne est une habitude à prendre. Elle passe par la conscientisation et le partage d’informations sur le mode de consommation. Mais pour que les contenants soient réutilisés, c’est toute une mécanique qui est à mettre en marche. Et lorsque notre invitée nous dit : « Notre ambition chez Bout’ à Bout’, c’est de relancer la consigne de la bouteille en verre et leur réemploi. », c’est tout un dispositif qui est mis en place.

Pour atteindre son objectif, Bout’ à Bout’ assure l’exécution des 5 métiers de la consigne :

  1. Accompagnement technique des producteurs de boissons pour qu’ils utilisent les bonnes bouteilles (plus épaisses) et les bonnes étiquettes (qui partent au lavage avec une solution inerte pour l’environnement) ;
  2. Accompagnement des distributeurs pour faire de leurs magasins des points de retour de bouteilles. C’est le rôle de notre interlocutrice qui approche tous les acteurs pouvant appliquer le réemploi au sein de leurs établissements (acteurs de la GMS, cavistes, petites épiceries, etc.) ;
  3. Accompagnement des consommateurs finaux pour qu’ils adoptent la consigne ;
  4. Collecte et transport de bouteilles vers les usines de lavage ;
  5. Lavage des bouteilles vides. À noter que Bout’ à Bout’ est propriétaire de la plus grande usine de lavage en France.

Attention, Bout’ à Bout’ ne propose pas de service de consigne de bouteilles comme on le conçoit. L’entreprise ne touche pas à la compétitivité des distributeurs. Concrètement, son intervention n’augmente pas le prix du produit. Elle va plutôt récompenser les initiatives des consommateurs par des bons d’achat. On parlera donc plus de réemploi.

La place de la consigne pour les dirigeants d’entreprise

Bout’ à Bout’ prospecte. Et de ce qu’en dit Sarah Peudenier, l’accueil est plutôt positif : « Tous les directeurs et les propriétaires de magasins à qui je parle sont enthousiastes à l’idée de pouvoir agir à leur niveau pour relancer ce type de système écologique. »

Elle nous confie même que certains responsables de magasins vont vers elle spontanément.

Et les acteurs approchés par Sarah Peudenier semblent s’inquiéter davantage du financement et de la place à consacrer au système que du fonctionnement du système en lui-même. Peut-être sont-ils dans le flou pour les 2 premiers (financement et espace à dédier au dispositif) comme dans les débuts du recyclage. En tout cas, sur la logistique, Bout’ à Bout’ a fourni un travail colossal pour simplifier et fluidifier au maximum le processus :

  • machines connectées ;
  • protocoles de vidange optimisés ;
  • sécurisation : manipulation des bouteilles en verre dans les points de collecte (casiers autobloquants) :
  • contrôle qualité des bouteilles réemployées : solidité du verre, vérification des microfissures, risques de contamination bactériologique, etc. ;
  • rotation de casiers régulière.

La consigne d’aujourd’hui

Aujourd’hui, le cadre est propice à la consigne ; notamment avec la loi AGEC. D’ailleurs, Sarah Peudenier l’avoue : « Le contexte est favorable pour la relance du système. »

Elle évoque 3 raisons à cette situation :

  • écologique ;
  • économique ;
  • légale.

L’avenir du réemploi

Le système de gratification de Bout’ à Bout’ permet non seulement de booster le pouvoir d’achat du consommateur, mais accompagne également la modification des comportements. Une base qui permettra donc d’accueillir d’éventuels encadrements dans le sens de la consigne. Et la voie qu’a suivie Bout’ à Bout’ est peut-être celle de l’avenir, car l’entreprise a investi dans sa propre usine de lavage. Elle assure ainsi des standards de qualité qui répondent aux attentes du marché. Célie Couché (présidente et fondatrice de Bout’ à Bout’) et ses équipes travaillent donc sur tous les fronts pour couvrir, dans un premier temps, le Grand Ouest.

Malgré cette avancée, il reste du chemin à parcourir, comme le dit Sarah Peudenier : « Le réemploi fait sens que s’il est à un échelon national, je dirais même plus, presque un échelon européen. »

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À propos de Bout’ à Bout’. La start-up voit le jour en 2016. Basée à Nantes, l’entreprise a pour objectif de développer la filière de réemploi des contenants en verre. Elle accompagne alors les producteurs ainsi que les distributeurs voulant adopter ce mode de consommation. Bout’ à Bout’ propose un accompagnement complet : adaptation et valorisation des produits pour pouvoir être réutilisés, installation des dispositifs pour la collecte des bouteilles, lavage et restitution des contenants aux producteurs.
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Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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