C’est une approche inédite en grande distribution et elle provient d’Allemagne. Le supermarché Penny, filiale du groupe Rewe et numéro deux de la distribution alimentaire dans le pays, affiche désormais deux prix pour plusieurs de ces produits. Un prix rouge pour le prix consommateur, et un prix vert qui tient compte du coût environnemental lié à leur production.
Purement indicatif, ce deuxième prix correspond aux coûts réels que génère la consommation de ce produit. Selon un membre de l’enseigne, la pratique de ce double prix vise à éduquer le consommateur sur son comportement d’achat.
Des prix affichés selon des critères écologiques
Seulement quelques produits du magasin pratiquent pour le moment le double prix, dont les pommes, les bananes, les pommes de terre, les tomates, la mozzarella, le fromage Gouda, le lait et la viande hachée. Les produits ont bien entendu été sélectionnés sur leur impact écologique.
Pour parvenir à ce calcul, le prix tient compte des conséquences de la surfertilisation, des besoins énergétiques liés à la production ou encore les rejets de gaz à effet de serre. En revanche, un critère comme le bien-être animal n’ont pas été conservés pour le calcul du prix, car certaines données étaient manquantes.
À la caisse cependant, le consommateur paie le prix réel, c’est-à-dire sans les frais supplémentaires comptés.
La nécessité d’éduquer les consommateurs sur ses comportements d’achat
Les écarts de prix varient fortement d’un produit à l’autre. Nombre d’entre eux ne reflètent en définitive par les coûts engendrés par l’impact environnemental.
En magasin en effet, le double prix a de quoi faire bondir. Selon les produits, la différence peut varier du double au triple. C’est notamment le cas du steak haché de 500 grammes,qui passe de 2,79 € à… 7,62 €. Le prix du lait serait lui 122% plus cher. Les prix des fruits et légumes sont eux moins impactés en raison des coûts moindres comparés à l’élevage./
La question de la fixation des prix et la rémunération aux producteurs est une question, elle, bien réelle depuis des années dans le secteur. À l’heure où la rentrée est placée sous le signe de la guerre des prix, il est forcé de constater que les prix ne tiennent aujourd’hui pas toujours compte des inévitables coûts de production, surtout par l’agriculture biologique et conventionnelle.