Les temps sont durs pour les commerces. La crise liée au coronavirus, qui a confiné les Français, a provoqué un désert dans les rues commerçantes.
Depuis la fin du confinement, les enseignes de la grande distribution spécialisée, notamment celles de l’habillement et de l’ameublement, ont du mal à repartir. Freinés par les mesures d’hygiène, les consommateurs français n’ont pas repris le goût pour ces achats d’impulsion.
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Les gilets jaunes puis le coronavirus
Les mauvaises habitudes prises pendant le confinement sonnent-elles le glas des commerces physiques ? Le constat est cruel. Durant le confinement, l’appétence des Français pour le ecommerce s’est amplifiée. Les drives alimentaires ont été pris d’assaut et les boutiques ecommerce ont largement remplacé les boutiques physiques.
Une mauvaise habitude qui a de quoi inquiéter. Selon plusieurs experts, 30% des 40 000 boutiques indépendantes pourraient baisser le rideau.
Le secteur souffre depuis un an. Fragilisée par le confinement mais également les deux années de manifestations, dont celles des gilets jaunes, l’activité commerciale a largement souffert. Conséquence, ces enseignes de la grande distribution ne parviennent pas encore à sortir la tête de l’eau.
Des entreprises en périls et des emplois fortement menacés
Au sein de la grande distribution spécialisée, les emplois sont fortement menacés. Les difficultés de certaines enseignes pourraient provoquer de nombreux licenciements économiques.
- Alinéa a récemment été placé en redressement judiciaire. 3200 emplois sont menacés.
- Dans l’ameublement toujours, Conforama est suspendu à un prêt garanti par l’État que la banque BNP Paribas bloque pour le moment. 9200 emplois sont concernés.
- NafNaf, l’enseigne d’habillement : 1170 emplois menacés
- Orchestra, l’enseigne de vêtements enfants et bébés : 3000 emplois menacés
- La Halle a entamé une procédure de sauvegarde : 6000 emplois menacés
- André, l’enseigne de chaussures connaît également des jours sombres. Elle a été placée sous la protection de la justice.
- Camaïeu, l’enseigne de prêt-à-porter Camaïeu a été placée en redressement judiciaire. L’entreprise compte 3900 emplois dont 450 au siège social
Au total, plusieurs milliers d’emplois viennent s’ajouter à la menace du chômage.
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Un report des soldes pour sauver les commerces
Les soldes d’été qui doivent débuter le 24 juin pourraient être décalés pendant l’été ou à la rentrée de septembre. Cette proposition de décalage vise à protéger les commerces qui ne peuvent se permettre de vendre à perte après ces deux mois où ils ont dû baisser le rideau.
Étant donné que la consommation tarde à reprendre, beaucoup d’enseignes craignent de ne pouvoir sortir la tête de l’eau. Soutenus généralement par les achats d’impulsion, l’ameublement et l’habillement connaissent des fortunes diverses comparées à d’autres secteurs comme la coiffure, les librairies et l’électroménager. Ces dernières ont connu un regain d’activité ces derniers jours.
Une des raisons avancées, les mesures de protection très contraignantes qui obligent les clients à faire la queue, à ne pouvoir essayer que quelques vêtements avant d’être mis en quarantaine. Autant de mesures qui freinent les achats.
Les soldes pourraient démarrer une fois que les mesures d’hygiène seront simplifiées et que les consommateurs français aient à nouveau envie de consommer.