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Les 12 grands travaux de la RSE en grande distribution (et ceux à venir)

La RSE, un sujet devenu stratégique dans le monde du Retail. Voici un panorama des actions et initiatives éco responsables en grande distribution.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Le sujet de la RSE en grande distribution n'est pas nouveau. Mais dans le contexte actuel où la planète est au coeur des préoccupations, le sujet prend des proportions plus importantes dans le coeur des consommateurs. Et ça, les enseignes de la grande distribution l'ont bien compris.

L'évolution de la prise de conscience des enjeux RSE en grande distribution est passionnant car le secteur est aujourd'hui arrivé à une phase de maturité qui l'oblige à trouver de nouveaux leviers de croissance et de nouveaux moyens pour développer sa compétitivité. La RSE en fait partie et est devenue en seulement quelques années une préoccupation majeure du secteur.

Dans cet on vous explique comment le Retail mise sur la RSE comme un levier de croissance.

Comment la RSE est devenue un axe majeur de différenciation de la grande distribution

La rentrée de la grande distribution aura un angle RSE important. Non pas que le secteur veut montrer qu'elle est prête à tout pour sauver la planète (ce n'est pas vraiment la question), il s'agit surtout d'adopter de nouveaux modes de consommation plus responsable et limiter au mieux l'empreinte carbone causée par l'activité du secteur.

Solidement ancrée dans le quotidien des consommateurs, la grande distribution a bien entendu un rôle à jouer pour transmettre ses valeurs en matière de développement durable.

Cependant, le secteur est sans doute arrivé à bout de souffle et cela pousse les enseignes à anticiper un nouveau modèle économique : de 1, les hypermarchés ne séduisent plus autant qu'avant, et de 2, les consommateurs ont modifié leurs habitudes (notamment via l'essor du web). Le secteur a donc tout intérêt à penser au monde de demain : innover, se diversifier et trouver de nouvelles stratégies de différenciation. Cela conduit à redéfinir son positionnement et à revoir sa communication. C'est là que la RSE intervient.

La grande distribution doit répondre à deux enjeux majeurs dans son développement :

  • conserver l'ADN de l'enseigne, ce qui fait son Histoire, les valeurs véhiculées, la mission ;
  • peaufiner l'image véhiculée et la façon dont elle se souhaite se différencier vis-à-vis de ses concurrents

En pratique, cela passe bien entendu par de la communication (voyez par exemple comment Intermarché joue la carte de l'émotion ou comment Carrefour insiste sur l'ActForFood pour renforcer sa proximité). Mais cela inclut également de développer des concepts, de revoir ses assortiments, d'augmenter l'offre locale , de définir une politique de localisation, de revoir ses aménagements extérieurs/intérieurs, d'optimiser ses surfaces pour investir dans des solutions durables (borne électrique, panneaux solaires, façade végétalisée).

Toutes les enseignes sans exception entreprennent ces projets

Ne pas pratiquer de politique RSE affaiblit la positionne concurrentielle d'une enseigne

La RSE est devenue en quelques années un critère de développement des enseignes de la grande distribution. Elle participe à la construction de l'image et à la diffusion des valeurs que celles-ci souhaitent véhiculer.

Bien sûr, la grande distribution n'agit pas seule. Souvent, pour donner un coup d'accélérateur, les décisions politiques accompagnent les orientations : loi Garot, loi Agec, font partie des décisions politiques récentes qui ont donné un coup d'accélérateur au secteur et permis à de nombreuses solutions de se déployer à grande distribution. C'eût déjà été le cas pour les stratégies anti-gaspi par exemple, et ce le sera sans doute pour le retour de la consigne.

Sensibiliser les employés en magasin aux enjeux de la RSE

La RSE répond aux nouvelles attentes des consommateurs, plus sensibles au développement durable

L'Histoire récente a montré que les consommateurs se dirigeaient vers les enseignes qui pratiquaient des politiques de prix bas.

Mais une valeur a changé. Le consommateur devient plus responsable et ce critère devient clé dans le choix de fréquentation d'une enseigne.

Le consommateur moderne défend son intérêt de consommateur par la recherche de produits assurant un bon rapport qualité prix, garantissant une information fiable et une sécurité d'utilisation. Il défend aussi son intérêt de citoyen par une démarche de consommation responsable : une consommation qui intègre les principes du bien-être collectif dans les critères de choix, au-delà d'une définition de l'intérêt du consommateur limité au seul rapport qualité prix.

La transaction commerciale est ainsi revisitée, elle « passe d'un échange répondant à une logique typiquement économique de maximisation de l'utilité marginale, à une relation sociale investie d'un contenu moral et politique ».

Voici les principales initiatives écoresponsables engagées en grande distribution

On a évoqué le gaspillage alimentaire, car ce combat fait partie de ceux qui ont le plus marqué les Français ces dernières années. Mais il y a d'autres terrains de jeu sur lesquels la RSE vient s'immiscer.

Le gaspillage alimentaire

Portées par la Loi Garot, les enseignes consolident leur lutte contre le gaspillage alimentaire. S'il y a certainement beaucoup de choses encore à mettre en place, ce combat est aujourd'hui pris à bras le corps de la part des magasins.

Détection des dates en amont via la technologie d'intelligence artificielle, valorisation des invendus, panier anti-gaspi, valorisation animale, les actions ne manquent pas.

Et cela plait aux consommateurs en témoignent le succès des posts sur les réseaux sociaux sur le sujet.

La gestion des déchets en grande distribution
La gestion des déchets en grande distribution

Le recyclage (au sens large)

Le sujet du recyclage est vaste tant les emballages destinés à être recyclés sont nombreux. Que ce soit les bouteilles plastiques, la mise à disposition de palettes, la mise à disposition de feuilles de papier vierges d'un côté, des mégots, les capsules à café, les ampoules, les piles, les masques.

La place de l'offre locale

La grande distribution mise sur les circuits courts et cherche à développer l'offre locale. Par "offre locale", il faut comprendre qu'il s'agit de produits référencés en magasin sans besoin de passer par un intermédiaire. Ici, c'est le producteur qui travaille en relation étroite avec le magasin.

Cette tendance va se poursuivre encore plus dans les magasins ces prochaines semaines. Plusieurs chantiers s'ouvrent pour augmenter cette offre locale en magasin :

  • référencement des nouveaux producteurs
  • digitalisation des relations producteurs / distributeurs
  • meilleure valorisation de l'offre locale en magasin

À ce jour, la part de l'offre locale dans un hypermarché avoisine les 2%. Dans un futur optimiste, ce chiffre pourrait doubler et être aux alentours de 5%.

La place de l'offre locale en grande distribution

La fin du plastique

Michel-Édouard Leclerc en a fait un combat au début des années 2000. Le plastique disparaît aujourd'hui progressivement dans les magasins. Remplacés par des sacs krafts, des filets en coton ou encore des sacs en toile de jute, le plastique finira pas disparaître complètement dans les prochaines années. Quelques rayons peinent encore à le remplacer totalement : le rayon viennoiserie en est un parfait exemple.

La fin du prospectus papier

Grand sujet. Les initiatives locales d'arrêt du prospectus ne cessent de progresser. Toutes les enseignes s'y mettent. Parfois un peu par défaut face au coût et à la pénurie de papier, soit par réelle conviction écologique. Cora a arrêté la diffusion 2023. Leclerc généralise la suppression du prospectus en septembre 2023. Les autres enseignes suivent le mouvement de manière plus progressive.

La seconde main et de l'occasion

Porté par solutions numériques comme LeBonCoin, BackMarket ou Vinted, les consommateurs ont fini par approuver ce nouveau mode de consommation. Plutôt que d'acheter des produits neufs, ces derniers se dirigent désormais facilement vers des produits de seconde main. Des rayons entiers commencent à être entièrement dédiés à ce nouveau mode de consommation, avec l'appui par exemple de Rediv qui approvisionne le stock en seconde main des magasins.

Le vrac

La vente en vrac devra représenter 20% de la surface de vente dans les supermarchés d'ici 2030 (projet souhaité par la Loi Climat). La pratique est voulue par les consommateurs, mais souvent boudée à cause des prix trop élevés.

En attendant, la grande distribution n'a pas beaucoup d'autres choix que de se plier à la règle et de mettre des solutions : vrac en rayon fruits et légumes, au DPH, au liquide, et même au rayon rentrée scolaire avec les stylos.

La consigne

Les initiatives autour de la consigne en grande distribution sont encore marginales. Pourtant bien ancrée chez les voisins allemands, la consigne en France tarde à revenir. La consigne consiste à rapporter un contenant dans le lieu d'achat du produit afin que celui puisse être réutilisé.

Loop avec Carrefour se déploie dans les magasins. Une solution comme NoWW séduit également quelques hypermarchés dans l'Ouest de la France ou Berny.

La gestion de l'eau

Tout comme l'énergie, l'eau fera l'objet d'un plan de sobriété. Carrefour a été une des premières enseignes à engager un objectif de réduction de la consommation d’eau de ses points de vente de 10% d’ici à 2025.

La gestion de l'eau en grande distribution

Les panneaux solaires et ombrières

Des panneaux solaires sur les toits des hypermarchés. Ce scénario pourrait bien s'écrire dans les mois qui viennent. Un projet de loi vise d'ailleurs à imposer aux grandes surfaces la couverture de la moitié de leurs parkings par des ombrières couvertes de panneaux solaires. Cela représentait un investissement de près de 9 milliards d'euros.

La végétalisation des surfaces

D'autres magasins privilégient des solutions vertes pour réduire leur empreinte carbone. Sur le toit, sur les façades, la végétalisation fait ses preuves pour diminuer la chaleur en ville, développer la biodiversité par l'élaboration d'écosystèmes ; retenir les eaux pluviales et permet également une meilleure intégration des bâtiments dans le paysage urbain.

Le Green It

On n'a probablement pas fini d'entendre parler du Green IT.

Le Green It, aussi appelé numérique responsable, désigne les pratiques numériques ayant pour effet de limiter son empreinte carbone (ndlr : le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde).

Concrètement, cela concerne l'utilisation des outils informatiques :

  • allongement de la durée de vie du matériel informatique : réparer plutôt que racheter neuf ;
  • privilégier les achats de matériels reconditionnés ;
  • choisir des serveurs locaux : le stockage de données sur des serveurs situé à des centaines de kilomètres se révèle très énergivore ;
  • couper le matériel informatique le soir ;

Aujourd'hui, le simple fait d'éteindre les ordinateurs le soir a plus d'impact que d'éteindre l'enseigne située sur la façade.

Autant d'actions en somme qui participent à rendre le commerce plus responsable.

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Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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