Cela n’aura échappé à personne, la grande distribution vit sa profonde mutation. Une transformation aussi bien numérique que sociétale. Dans les prochaines années, le secteur pourrait d’ailleurs avoir un autre visage. Au menu : des nouvelles technologies, de la robotique, une réorganisation des effectifs et un marketing local professionnalisé.
La grande distribution, un secteur en pleine mutation numérique
Les nouvelles technologies au service de la grande distribution débarquent dans les enseignes de la grande distribution. Si beaucoup de ces prédictions relèvent encore du fantasme ou de la science-fiction, elles pourraient débarquer bien plus vite que prévu dans les magasins. Rien qu’en regardant dans le rétroviseur de ces dix dernières années, le secteur s’est véritablement transformé, voyant notamment la vague du ecommerce déferler.
Pour se transformer, les nouvelles technologies ont déjà une grande influence. L’intelligence artificielle et les technologies d’automatisation ont provoqué quelques bouleversements. Elles accompagnent déjà la logistique du secteur et facilitent la gestion des rayons. Ces technologies, couplées au machine learning, analysent les données, permettent entre autres une meilleure prévision des ventes et optimisent la gestion des magasins.
Derrière les calculs complexes, ces technologies ont toutes les mêmes objectifs, ceux d’être au service des magasins et de répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. Toutes les enseignes amorcent aujourd’hui une marche en avant pour obtenir ce qui sera la clé du succès auprès des clients de demain, la différenciation.
Voici les 6 prédictions auxquelles la grande distribution sera confrontée dans les 10 prochaines années. Vous verrez d’ailleurs que certaines sont déjà en ordre de marche au sein des enseignes.
La robotique va s’installer durablement dans les rayons et compléter les effectifs
Loin de l’idée de remplacer les employés et hôtesses de caisse, la robotique à l’échelle des magasins pourrait bien être une des prochaines grandes révolutions du secteur. Outre atlantique, plusieurs enseignes de la grande distribution se sont lancées dans le grand bain. Walmart, Target, Walgreens ou encore Stop & Shop ont récemment accueilli des robots pour parcourir les allées de leurs magasins. En Europe, Casino en France, à Pessac, l’a également inauguré en 2018. Auchan au Portugal a également annoncé l’arrivée de robot dans ses magasins portugais.
Les robots permettent un gain de productivité pour les métiers en magasins. Ils assurent des tâches telles que la détection des ruptures, la gestion des stocks, le nettoyage des magasins. Le remplissage des rayons ou du facing ne sont pas encore à l’étude.
Indéniablement, l’arrivée des robots dans les magasins aura des conséquences directes sur l’emploi en grande distribution. Les métiers en magasin ne seront pour autant pas menacés, mais il sera nécessaire d’établir une cohabitation saine entre l’apport des nouvelles technologies et les effectifs en magasin. Casse-tête en vue pour les ressources humaines.
Les nouvelles technologies vont permettre de réduire massivement les stocks en magasin
Les efforts logistiques combinés aux nouvelles technologies ont un but : celui d’optimiser et d’améliorer la trésorerie des magasins.
Et ce n’est pas une mince affaire ! Les besoins en trésorerie seront essentiels pour assurer la pérennité des investissements que la transition numérique (mais aussi écologique) impose. Les nouvelles technologies accompagneront dans les années qui viennent les magasins à gérer leurs stocks dormants. En gain direct, il faut envisager une baisse des coûts logistiques, un gain de productivité et une trésorerie améliorée.
Concrètement, l’intelligence artificielle au service de la prévision des ventes sera encore plus précise. Les magasins bénéficieront d’assortiments personnalisés. Les entrepôts bénéficieront de plus de flexibilité. Parallèlement, le déploiement des puces RFID ou encore les étiquettes électroniques intelligentes permettront aux magasins d’optimiser leur gestion.
Les points de vente vont développer de nouveaux services et vont devoir assurer plus de flexibilité dans leurs effectifs
Que ce soit le drive, la livraison à domicile, le drive piéton, les services se multiplient dans les magasins. Le point de vente à lui seul ne se suffit plus. D’ici 2025, l’éventail de services va encore se développer. Pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, les enseignes de la grande distribution vont devoir relever un défi de taille, celle s’assurer leur croissance avec des effectifs moindres.
Pour réussir cette transition, l’impact sur les effectifs est colossal. La réussite de ces services ne sera possible qu’en appliquant de nouvelles méthodes de travail, en gagnant en productivité et en flexibilité, et surtout, en développant leur marque employeur pour attirer et fidéliser des talents pour réussir cette transformation.
Il n’est pas impossible que le travail en grande distribution se métamorphose. Pour pallier aux pics d’activités, le secteur fera appel à de nouveaux contrats pour compléter leurs effectifs : des CDD bien sûr, des intérims comme c’est le cas aujourd’hui, et pourquoi pas des autoentrepreneurs qui partageront leur temps entre plusieurs magasins en fonction des besoins.
Une accélération de la transformation sociétale pour améliorer l’impact écologique
La RSE est déjà au coeur des stratégies des enseignes. D’ici 2025, les enseignes de la grande distribution établiront des programmes de transition écologique pour répondre aux exigences fixées par les accords pour le climat et/ou l’Union européenne.
Le développement durable, la consommation responsable ou encore l’empreinte carbone seront plus que jamais au coeur du quotidien des magasins. La nouvelle génération, les consommateurs de demain, attacheront encore plus d’importance sur les questions sociétales. Il s’agira d’un argument de choix dans la fréquentation des magasins.
En parallèle, le boom du marché de l’occasion est une preuve que les enseignes ont compris le rejet de la consommation de masse qui a fait le succès du secteur au siècle dernier. Toutes les enseignes s’y mettent. Le marché atteindra plusieurs millions d’euros dans les 5 prochaines années. Ce déploiement de l’occasion est loin d’être une stratégie opportuniste : il accompagne cette transition et vise à réconcilier certains consommateurs avec la grande distribution. C’est aussi une question d’image et un jeu de fidélisation.
Du multicanal vers l’omnicanal, le magasin de demain sera connecté avec ses clients
Les responsables marketing des enseignes ont du travail, que ce soit à l’échelle nationale que localement. Ils vont être chargés de transformer leur audience acquise sur le web pour les transformer en visite en point de vente.
Le marketing local va se professionnaliser encore davantage et sera centré autour d’un objectif principal : l’acquisition de client, une acquisition au sens numérique bien entendu qui viendra en complément du prospectus dont l’espérance de vie pourrait ne pas dépasser les 5 prochaines années.
Ainsi, la concurrence entre magasins se fera aussi sur le terrain des réseaux sociaux, des moteurs de recherches et des canaux d’acquisition comme le mail et le SMS. La publicité géo-localisée, le vocal pourraient aussi être des canaux qui compteront dans les années qui viennent.
Une personnalisation de l’offre pour les consommateurs exigeants
L’exigence des consommateurs se ressentira aussi bien dans le panier que dans la fréquentation des points de vente. Le marketing de demain obligera les magasins à encore mieux comprendre leurs clients. L’intelligence artificielle sera aux services des responsables marketing. Elle s’appuiera sur les besoins, les aspirations, les goûts et les tendances de consommation.
Le client de demain aura cette sensation d’une offre taillée sur mesure pour lui. Les nouvelles technologies tireront parti des recommandations, achats et avis sur le we et permettront aussi bien de fidéliser les clients existants que d’attirer d’autres consommateurs.