La crise sanitaire du Covid-19 a renforcé une tendance qui pointait déjà son nez depuis quelques années, celle du locavorisme. De plus en plus de consommateurs accordent en effet de l’intérêt aux produits locaux, voire même aux produits locaux distribués en circuits courts.
Au-delà de la défense d’une économie et d’emplois locaux, beaucoup font aussi ce choix pour des raisons écologiques, faisant le lien entre produits locaux et réduction de l’impact environnemental. D’un point de vue scientifique, ce lien est effectivement prouvé … mais pas toujours de façon systématique et à certaines conditions.
Spécialiste de l’analyse de cycle de vie et de l’éco-conception, Alexandre Francin explique ce qui entre en ligne de compte dans le calcul de l’impact environnemental global des produits (sur le plan du climat mais aussi d’autres indicateurs tels que la qualité de l’eau, la qualité de l’air, l’impact sur les sols, etc.). Et quelle part le transport ou encore les modes de cultures peuvent occuper dans cet impact.
Questions posées à Alexandre :
- Alexandre, avant d’évoquer avec vous l’intérêt et les limites des approvisionnements locaux sur le plan environnemental et climatique, pouvez-vous déjà en quelques mots nous dire en quoi consiste votre métier et ce que sont les activités d’O2m ?
- Les mérites des produits locaux et de saison sont régulièrement vantés. Suite aux confinements répétés et à la crise du Covid 19 , de plus en plus de consommateurs ont d’ailleurs plébiscité les produits locaux, en grande distribution mais aussi à travers les circuits courts. L’argument phare est la défense du pouvoir d’achat des producteurs locaux et la contribution au développement économique et des emplois du territoire, ce sont donc des raisons sociétales. Mais certains voient aussi dans le local un avantage environnemental car les produits viennent de moins loin. Alors, vous qui savez le mesurer, est-ce toujours plus vertueux sur le plan environnemental de s’approvisionner localement ?
- Est-ce juste une question de transports ?
- Vous dites que l’important est surtout d’avoir des ingrédients adaptés à nos sols, pourquoi ?
- Y a-t-il des limites à l’origine locale ?
- Dans certaines productions, comme celle de tomates sous serre, certains opérateurs travaillent à la substitution du gaz par des chaudières biomasse, ça pourrait changer la donne sur la plan climatique ?
- Il faut donc regarder au cas par cas, car chaque cas a ses nuances ?