Plus de 40 % des échantillons de miel testés par la Répression des fraudes se révèlent irréguliers. Le miel contrefait est donc monnaie courante de nos jours …
Favoriser la production locale et les circuits courts serait un bon moyen de ne pas tomber dans le piège du « faux miel ».
Pourtant, dans le dernier rapport de la DGCCRF on apprend que 43 % des échantillons testés sur les miels commercialisés en France sont irréguliers mais que la majorité de ces non-conformités concerne l’étiquetage.
Alors comment faire pour sortir du cercle infernal du faux / vrai miel ?
Le magasin Leclerc de Vern-sur-Seiche a trouvé la réponse : fabriquer son propre miel sur place et le distribuer dans son magasin.
Reportage au coeur du E.Leclerc, à Vern, où Luc Turmel, Apiculteur, fait tourner ses ruches à plein régime pour proposer aux habitants du Pays Vernois, un miel made in France, local et savoureux.
Interview avec Luc Turmel, apiculteur du E.Leclerc de Vern-sur-Seiche, et Marie Periou, responsable communication du magasin
jebosseengrandedistribution.fr : d’où est venue cette idée de fabriquer votre miel pour le compte du magasin E.Leclerc de Vern sur Seiche ?
Luc Turmel : « J’ai été sollicité lors d’une animation commerciale qui s’est déroulée au sein du magasin, dans le cadre des alliances locales.
J’ai alors pu présenter mon miel, expliquer et raconter mon métier, parler de ses différents aspects.
Il faut croire que ma prestation a séduit, car à la suite de ça, et à l’initiative des employés et de la Direction, on m’a proposé d’installer des ruches sur le site et de fabriquer mon propre miel pour le distribuer ensuite au sein du Leclerc.
J’ai dit oui immédiatement.
Je vendais déjà mon miel dans le magasin. Le fabriquer spécifiquement pour l’enseigne était une idée impossible à refuser. C’était en 2019, et le projet continue à évoluer. »
JBGD : Quelles sont les conditions sinéquanone pour fabriquer un bon miel ? En quoi le site du E.Leclerc s’y prête bien ?
Luc Turmel : « Pour fabriquer un bon miel et en quantités suffisantes, l’environnement doit être favorable.
Ici, nous avons par exemple beaucoup de végétation, les abords sont fleuris. Le bois de Soeuvres est à quelques centaines de mètres d’ici. C’est un bon site de production. »
JBGD : Comment se passe le lancement d’un élevage d’abeilles et le départ d’une production de miel ?
Luc Turmel : « Au début, nous mettons les abeilles dans des petites ruchettes, ou petites boîtes.
Lorsqu’on atteint le nombre de 40000 ou 50000 abeilles, il est possible de lancer la production.
Une ruche peut héberger jusqu’à 70000 abeilles et peut produire de 3 à 50 kilos de miel.
Pour avoir beaucoup de miel, c’est à dire plus de 90 kilos par récolte sur plusieurs ruches, par exemple, il faut un nombre d’abeilles suffisant.
En moyenne, l’an dernier, nous avons produit 20 kilos par ruche, soit 93 kilos de miel au printemps et 79 kilos de miel en été.
JBGD : Comment s’organise la production de miel, ici, sur le site du Leclerc ?
Marie Periou, responsable communication du E.Leclerc Vern : Nous favorisons le circuit court et le 100 % local. Nos miels sont produits et stockés sur place, dans nos chambres froides, mais extraits ailleurs, car nous n’avons pas de chambre stérile ici.
Tout le miel produit ici a pour destination nos rayons. Rien n’est exporté ou revendu.
Nous avons quatre références de miel en tout : deux de 250 grammes et deux de 500 grammes.
Le miel d’été est plutôt blanc, celui du printemps plus foncé. Mais pour reconnaître nos miels, nous avons opté pour un étiquetage noir, facilement reconnaissable.