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Chez Komi, la start-up qui veut révolutionner le rayon des épices

Le marché des épices risque d’être bousculé dans les prochaines années. La révolution que souhaite engager Komi va en surprendre plus d’un. C’est ce que s’emploie à faire Benjamin Riesser.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

« Komi, ce sont les épices du quotidien », comme le revendique Benjamin Riesser. Passionné par la gastronomie et l’entrepreneuriat, il a eu l’idée de créer sa startup en pleine pandémie. Original, et audacieux. Observant un manque de diversité et de choix au rayon épices, le Drômois s’est convaincu de pouvoir révolutionner ce marché poussiéreux et traditionnel. Les deux principales marques d’épices représentent 95% du marché en France. Néanmoins, le diplômé en finances a constaté dans un rapport de la DGCCRF, que certaines épices présentaient des substances de charges, des dextroses, des anti-agglomérants, et des colorants, bien loin du naturel. Chez Komi, on veut se soucier davantage de la santé du consommateur, même si cela revient à plus cher, mais la  qualité à un prix.

C’est donc l’envie de cuisiner simplement, un mardi soir, avec des mélanges bios et naturels qui offrent un usage plus simple derrière les fourneaux qui motivent le néo-entrepreneur. Pourquoi partir en Inde alors qu’on peut associer des produits français de qualité ? Komi veut ainsi se différencier sur l’usage des épices, les utiliser d’une autre manière. Benjamin Riesser parie sur une recette en 30 minutes chrono. Pour cela, il accompagne ses fidèles grâce à un blog de recettes, sur son site internet et sur Instagram. Il essaie d’en soumettre 2 par semaine, réalisable en moins de 30 minutes, avec des épices certifiées 100% bio, alors que peu de leurs concurrents peuvent s’en targuer.

Des épices d’origine bio et naturelle

Dans beaucoup de ménages, le prix est un facteur primordial dans la confection du panier alimentaire. Chez KOMI, nous ciblons une clientèle de tout âge, clientèle régulière des GMS, soutient des circuits locaux et des produits bio, aime le fait-maison, aime recevoir ses amis et sa famille et cuisiner des plats simples mais bons, amateur de cuisine et à la recherche d’un usage simple, rapide et avec effet garanti avec les épices : « nous avons des clients de tout âge et de partout en France, avec tout de même une prédominance féminine ».

Si le prix demeure supérieur à la concurrence, Benjamin l’explique par la qualité de ses mélanges d’épices, au processus de production ainsi qu’à tout ce qui l’entoure. Le prix moyen de Komi navigue autour de 5 euros. Ce prix s’explique, car les quantités dans les pots sont assez importantes – 45-50 grammes, ce qui permet de cuisiner avec pendant plusieurs mois. Le prix au kilo va varier de 15-20 % par rapport aux prix classiques en rayon de GMS, mais cela s’explique par l’origine bio et naturelle des produits : « chez nous, vous avez un mélange naturel, responsable et de très hautes qualités. D’ailleurs, les clients que l’on côtoie en sont ravis et deviennent fidèles à Komi » confie Benjamin Riesser.

Malgré une arrivée très récente, le jeune entrepreneur a réussi à bien s’entourer. 3 mois après la création de Komi, le premier produit s’installait dans les rayons de la grande distribution. Pour l’accompagner dans sa démarche, il a pu compter sur de bons partenaires, qui connaissent sur le bout des doigts le commerce, comme le sous-traitant strasbourgeois, Colin. Cette dernière se charge de la provenance des produits ainsi que de la production de la recette. « Moi je me charge de leur donner des tendances, je veux un mélange pour viande, voici les compositions que moi j’utilise, à peu près le mélange que j’obtiens, et eux le traduisent par la production ».

L’avenir, entre développement et diversification

D’ici à la fin de l’année, Komi ambitionne de vendre entre 40 000 et 50 000 pots de mélanges d’épices à travers la France. Cela correspondrait selon Benjamin Riesser à plus de 300 points de ventes physiques, mais pour cela il faudra réussir à convaincre : « nous voulons surtout séduire des GMS (grande et moyenne surface). Le message qu’on leur fait passer, c’est qu’il n’y a pas que ces grandes marques, et que l’on peut laisser le choix au client de consommer avec un panel très diversifié et renouvelé ». Le jeune globe-trotter pense qu’à terme, le marché des épices peut s’élever au même niveau que celui des biscuits ou des sodas, qui eux proposent une sélection quasi infinie d’une trentaine de marque par des alternatives crédibles.

Les clients désirent changer leurs sélections, et Benjamin Riesser espère que la grande distribution jouera le jeu. « Il y a une préférence pour nos produits parce qu’ils différents et plus ludiques à utiliser en cuisine. Et comment répondre au plus grand nombre ? En faisant du marketing auprès des GMS pour mettre en avant le produit, et eux font entrer un troisième player pour donner davantage de choix ». En ces temps de pandémie, les ménages doivent cuisiner tous les jours chez eux et Komi y voit comme une opportunité…  Les familles étant confinées, la cuisine devient un refuge naturel dans lequel nombre de personnes s’y sont initiées. C’est l’occasion de partager un moment autour d’un bon petit plat, parsemé d’assaisonnements et de condiments. Et les épices remettent un peu de peps dans ces temps moroses…

Komi prévoit donc l’avenir avec optimisme et sérénité. Pour accroitre sa présence et diversifier son activité, la startup réfléchit pour la fin de cette année sur des sels assaisonnés aux épices, ce qui ressemblerait à un mélange de gros sel agrémenté de safran ainsi que d’estragon pour faire entrer le poisson. « On veut rester focus sur le mélange d’épices, composition de sel de poivre, d’herbes d’épices, pour se démarquer de la concurrence et on a envie d’aider les gens à cuisiner ». De quoi éveiller les papilles.

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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