Consommateur convaincu de spiruline, le jeune Bordelais n’a pas hésité longtemps avant d’entreprendre autour de cette microalgue. Très sensible à l’idée que des grandes institutions comme la Nasa ou l’OMS le déclarent comme un ingrédient à fort potentiel pour l’avenir de l’humanité, Hugo Valentin s’en est ainsi très vite persuadé : la spiruline fera partie intégrante de son projet.
Pourtant, il trouvait cette affirmation contradictoire avec son expérience à lui, à savoir : avaler des comprimés ou de la poudre. Sa réflexion à donc été d’essayer de résoudre ce problème du goût et de rendre la spiruline plus attractive, en se disant que pour la démocratiser, il fallait que l’expérience gustative soit au rendez-vous, parce que le corps humain fonctionne ainsi. Un combat complexe qui commence qu’il compte bien développer à long terme.
La spiruline, le produit du futur
Hugo Valentin en reste convaincu. La spiruline représente assurément une partie de notre future consommation. Pourquoi ? Grâce à une production localisée et très simple. Il prend l’exemple d’un de ses collègues qui en produit non pas au fin fond de la campagne Française, mais bien dans un parking du XVIIIème arrondissement de Paris. Pour sortir cette microalgue, il se sert de bioréacteurs (grands bassins verticalisés) associés à une lumière synthétique. Cette pratique demeure très répandue en Asie où il est aisé de faire de la culture urbaine. En France, ce sont près de 200 spiruliniers qui en produisent, majoritairement en complément d’une exploitation agricole préexistante. Ce processus se déroule grâce à la facilité technologie au niveau de cette production, qui permet donc d’en récolter massivement, un peu partout, pour peu qu’il y ait un ensoleillement raisonnable.
Au-delà de la facilité de production, Ammi, par la voix de son fondateur souhaite démontrer que la spiruline possède un avantage culinaire semblable au plaisir que l’on peut prendre à déguster des fruits ou légumes. Il considère en effet son potentiel sous-exploité et désir la présenter sous une autre forme qu’en poudre ou en comprimé. Pour la rendre plus gourmande, il prend l’option de la travailler fraîche, dès qu’elle sort du bassin de son producteur d’Avignon, lorsqu’elle garde une texture crémeuse, onctueuse, avec un goût iodé plutôt fin. C’est cette matière qui lui a permis de créer ses tapenades, houmous et pesto, et de bientôt la commercialiser en grande distribution.
Par ailleurs, d’un point de vue nutritionnel, c’est le meilleur aliment qui puisse exister, c’est ce facteur qui a retenu son attention. Rien ne l’égale selon ses dires. « Quand on voit des études qui montrent qu’en 2040, la consommation de viande deviendra minoritaire dans l’apport protéinique que l’on peut avoir et viendra être substituer par des viandes et des protéines végétales ». Hugo Valentin a la sensation que la spiruline et les microalgues peuvent avoir leur place dans cette transition dans le sens où elle est 2 fois plus concentrée en protéines que le soja et 3 fois plus que le bœuf. Et ces avantages demeurent les mêmes dans le secteur de la santé. La spiruline est notamment utilisée pour vaincre de dénutrition, la guérison. En parallèle, elle se développe par photosynthèse, résultant à une empreinte environnementale extrêmement minime.
L’épidémie, une réelle opportunité
Chez Ammi, on a effectivement vu l’épidémie qui s’abat depuis 1 an comme une occasion rêvée. Rêvée parce que c’est le moment pour repenser le modèle de consommation, notamment alimentaire. Hugo Valentin y voit une prise de conscience collective qui corrobore avec le projet Ammi qui s’inscrit dans cette tendance et n’envisage donc pas le contexte actuel comme un frein, bien au contraire. « Je pense que c’est un moment assez intéressant pour avoir cette discussion avec le public sur des questions comme : Qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui ? Et dans 5 ans, 20 ans » ?
Le Bordelais affirme que l’épidémie vient, en partie, de problème de déforestation, et que de nouvelles épidémies pourraient subvenir dans les années à venir. En conséquence, la spiruline est une réponse adéquate à ce problème puisque nul besoin d’abattre des arbres pour la produire, et qu’elle ne demande que peu de surface pour être produite. Elle peut ainsi parfaitement remplacer certains végétaux et certains animaux dans notre alimentation. Ce constat peut faire réfléchir les consommateurs sur ce qu’ils souhaitent pour demain. Hugo Valentin admet malgré tout que se lancer en période trouble demande un fort exercice de communication, dans le sens où il a des choses nouvelles à expliquer et à montrer aux consommateurs, c’est donc un véritable exercice de pédagogie à faire sur la démarche Ammi. Si vous êtes convaincu, rendez-vous sur Miiimosa pour la campagne de crowdfunding.