Ces 10 dernières années ont été le théâtre de grandes innovations au sein de la grande distribution. Même Amazon a du mal à suivre le rythme tant les perspectives et les nouveaux comportements des consommateurs sont nombreux.
La grande distribution devient une vieille industrie qui doit apprendre à se transformer pour pérenniser son modèle. De nouvelles tendances, de nouveaux acteurs, de nouveaux outils viennent bousculer un secteur qui cherche à se réinventer. La crise sanitaire provoquée par la Covid19 agit même comme un amplificateur de ces tendances.
Voici 19 tendances que nous avons détectées qui feront l’année 2021 et les années futures.
Le boom de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle est déjà largement utilisée dans le monde de la grande distribution et de la grande consommation. La tendance devrait prendre une tout autre ampleur.
Les technologies, déjà à la pointe, permettent aux enseignes et marques d’effectuer des recommandations précises aux consommateurs, de réaliser des prévisions des ventes, de calculer avec précision le meilleur assortiment possible, de piloter les stocks, jusqu’à identifier les conversations sur les réseaux sociaux qui intéressent les clients. En Europe, on voit aussi des caméras intelligentes dans les rayons fruits et légumes capables d’identifier et peser automatiquement les produits.
La tendance est si importante qu’elle pourrait permettre aux enseignes de réaliser d’importantes économies. Le potentiel est énorme.
Du multicanal, à l’omnicanal au client connecté
Ou quand les technologies interviennent au service des clients – et non l’inverse.
La transition numérique suscite beaucoup d’interrogations. Dans l’amorçage du virage du digital, longtemps les enseignes ont eu recours au numérique pour digitaliser les points de vente. Or, ces usages, souvent gadgets, ne répondent que partiellement aux besoins des clients.
La transition numérique prendra tout son sens dans les années qui viennent en mettant en place des solutions plaçant le client au cœur de l’écosystème. Les magasins deviendront connectés avec le client.
De toute évidence, les points de vente risquent de devoir monter en compétence et maîtriser davantage les outils mis à leur disposition et leur donner du sens pour les faire coexister entre eux. Les enseignes devront également faire preuve de transparence pour partager leurs données à de nouveaux acteurs.
Une utilisation plus rigoureuse des réseaux sociaux à l’échelle locale
Pour les magasins, les réseaux sociaux ont un potentiel que la plupart ignorent. Les Facebook, Instagram et consorts sont une arme secrète pour les magasins pour toucher leur client localement. La fin potentielle des prospectus pourrait donner un coup d’accélérateur à ces nouveaux outils de communication.
Nombre de magasins n’ont pas encore professionnalisé leur présence. Pire, certains n’envisagent pas encore de créer une présence en ligne.
Si les réseaux sociaux ne sont pas le dernier clic avant l’achat, ils sont des leviers indispensables pour toucher des consommateurs localement, réaliser des publicités et capter la donnée de certains clients encore inconnus des bases de données.
Les DNVB auront pignon sur rue
Les DNVB sont ces start-up nées sur le web et qui ont réussi à fédérer de larges communautés de consommateurs.
Dans les mois qui viennent, les DNVB auront pignon sur rue. Bien entendu, c’est déjà en partie le cas. La tendance risque de s’accélérer. La crise sanitaire aura malheureusement raison de certains commerces et les villes devront trouver la parade pour inciter de nouveaux commerces à s’installer dans les ruelles commerçantes. Les DNVB devraient en profiter.
La robotique au service de la gestion des rayons
Ce n’est plus de la science-fiction. Si les enseignes ont déjà largement expérimenté les robots dans les entrepôts, ces derniers vont faire leur apparition dans les allées des magasins.
On voit déjà des tests menés au Géant Casino de Pessac ou chez Auchan au Portugal. Ces nouveaux équipements vont permettre aux points de vente de déléguer certaines tâches pour soulager les effectifs. Parmi les fonctions : scan des rayons et détection des ruptures, vérification de la cohérence prix-produit, aide au déchargement de cartons…
Récemment Walmart a rompu son contrat avec Bossa Nova, le temps de passer la crise sanitaire et d’accélérer leur mutation. Rien n’est pas rompu définitivement pour autant.
Les fondations d’une stratégie RSE pour accélérer la transition écologique
Les actions et initiatives en réponse aux enjeux sociétaux devraient prendre une toute tournure dans les années qui viennent. Si les actions sont encore marginales et localisées, un vaste plan de transition écologique pourrait permettre aux magasins de se transformer.
Ce plan pourrait notamment favoriser l’expansion des entreprises en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Les starts-up sont nombreuses sur le sujet, mais leur déploiement est encore loin d’avoir conquis tous les points de vente.
Idem sur les sujets de réduction des énergies, de gaspillage de l’eau ou encore de la mobilité durable des salariés.
De nouvelles relations pour favoriser les circuits courts
L’heure est au local. La crise sanitaire a montré l’étendue du potentiel d’une consommation locale.
De paroles de dirigeants ou de chefs de rayon, la politique commerciale des enseignes s’oriente de plus en plus vers la valorisation des acteurs des territoires et une valorisation des produits locaux.
Sans doute que les prix monteront légèrement, mais les achats seront justifiés par le développement des économies locales afin de dynamiser l’emploi et les ressources en région. La crise économique pointera le bout de son nez et les Français se mobiliseront.
Parallèlement, les magasins devront répondre à plus de transparence et à une meilleure traçabilité des produits. Origine, sécurité alimentaire, pour séduire le consommateur de demain, les points de vente devront instaurer une confiance sans faille avec leurs clients.
Des espaces de vente dans les hypermarchés
Face à la montée du ecommerce, les hypermarchés introduisent des magasins dans les magasins. Forme de pointe de vente dissociée, aussi appelé shop-in-shop, ces nouveaux espaces repensent les espaces de vente actuels afin d’offrir la meilleure expérience client possible.
Ces nouveaux espaces de vente seront une réponse aux difficultés de la GSS, largement concurrencée par le commerce en ligne.
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Les magasins autonomes vont gagner des territoires
On les appelle les box. Ces magasins d’une superficie de quelques mètres carrés se développent en France. Quasi autonomes et automatisées, forme de distributeur libre-service géant, ces boxs proposent des assortiments très réduits et très différents.
Avec un parcours client simplifié, le client pénètre dans la box, s’identifie, sélectionne ses articles et sort. Le concept a d’ailleurs de faux airs d’Amazon Go. Monoprix et Auchan sont les premiers à avoir initié des concepts en France.
Force est de constater que ces box vont s’installer dans les villes dans les mois qui viennent.
La blockchain au service de la logistique
Impossible de passer à côté de cette tendance pour laquelle les enseignes poursuivent d’importants efforts. 2021 sera l’année de la transformation de la logistique.
Les efforts logistiques complétés à l’intelligence artificielle assureront un meilleur suivi pour augmenter les vitesses de livraisons, améliorer leur efficacité et réaliser d’importantes économies.
Le réenchantement des magasins
Face à la montée du ecommerce, les supermarchés et hypermarchés craignent que les consommateurs désertent les points de vente. C’est une réalité déjà constatée qui inquiète les enseignes détentrices de gros hypermarchés.
L’ambition des enseignes sera de réenchanter le magasin et de trouver de nouveaux moyens pour animer les points de vente. Cours de pâtisserie, de bricolage, initiation à la diététique ou l’œnologie, les magasins rivalisent déjà de créativité pour attirer les consommateurs.
Nous croyons au réenchantement des magasins et à leur façon de se réinventer. Qu’importe l’enseigne, alimentaire comme spécialisée, les magasins physiques deviendront hybrides, devenant d’une part des endroits pour vivre une expérience unique et d’autre part également des entrepôts opérationnel à petite échelle assurant la rapidité et la proximité des services de livraison (car oui les commandes numériques risquent fort de croître dans les années qui viennent).
Le boom du ReCommerce (ou marché de l’occasion)
Parce que c’est comme ça que les anglo-saxons le surnomment. Le ReCommerce, autrement dit, le marché de l’occasion va connaître un renouveau dans les mois qui viennent. Plusieurs enseignes installent déjà des espaces dédiés dans leur galerie commerciale pour permettre aux consommateurs de donner une seconde vie à des produits qu’ils n’utilisent plus.
Des études récentes prévoient que le marché doublera au cours des cinq prochaines années. L’enjeu est de taille et le marché colossal. Cette tendance est notamment portée par le changement de comportement des consommateurs (qui explique notamment le succès de Vinted ou de Patatam) toujours plus enclin à ajouter de la durabilité aux produits de grande consommation. La tendance n’est plus au neuf !
Le boom de la location
À l’instar de la tendance précédente, la consommation de masse n’est plus. De nombreuses enseignes de la distribution développent depuis des années des services de location en offrant la possibilité aux consommateurs de louer soit des vêtements, des outils de jardin, des appareils électroniques… et même des voitures.
Déjà largement développées dans les magasins ces dernières années, les enseignes vont devoir investir de nouveaux efforts pour répondre à la demande des consommateurs. La location sera une réponse à la baisse probable du pouvoir d’achat et à l’élargissement de la pauvreté.
La formation des salariés pour les embarquer dans la transition numérique
Pour réussir sa mutation, la grande distribution a besoin de bras et de têtes pensantes.
Considérées parmi le secteur d’activité formant le moins ses salariés, les enseignes vont devoir mettre les bouchées doubles pour emmener avec eux toutes les générations et tous les niveaux hiérarchiques. La transition ne sera possible qu’en fédérant et en formant les équipes au changement.
Nouveaux outils, nouvelles méthodes de travail, changement des habitudes des consommateurs, nouvelles intelligences au service de la gestion des rayons, les enseignes ont fort à faire pour mobiliser leur équipe et les fidéliser. Un enjeu de taille d’autant que la jeune génération fuit le secteur.
De nouvelles organisations de travail
Le projet Top de Carrefour, qui consiste à revoir l’organisation des équipes pour assurer la tenue des rayons, est l’exemple même que les métiers du terrain sont bouleversés et ont besoin d’un coup de renouveau.
Comme Carrefour, Auchan et Cora ont aussi mis en place de nouvelles méthodes de travail pour gagner en productivité et efficacité. Si les projets doivent encore faire leurs preuves, ils semblent assurément essentiels.
L’essor de la voix des assistants personnels
Ils tardent encore à s’installer dans tous les foyers. Les assistants personnels comme Alexa ou Google Home se font progressivement une place dans les salons des consommateurs.
S’ils sont des assistants idéaux pour des tâches quotidiennes comme allumer la lumière ou baisser les volets, leur utilisation peut être beaucoup plus poussée. Les transactions commerciales se font encore rares.
Selon une étude, 20% des détenteurs d’un assistant l’utilisent pour des activités liées à la consommation, comme commander des produits, remplir une liste de courses ou encore suivre une livraison.
Des tests autour de la livraison autonome
Le chemin est encore long pour espérer se faire livrer un simple colis par un drone. Mais ni Amazon, ni Walmart ne semblent effrayer par le challenge.
Aux États-Unis, de nombreuses sociétés assurent avancer pour lever les restrictions administratives afin de livrer les courses des consommateurs de manière autonome, soit par drone, soit par des robots-livreurs. La montée en puissance de la livraison à domicile au pays de l’Oncle Sam pourrait permettre l’émergence de nouveaux services auprès de zones densément peuplées.
Le Live Retail, le début d’une relation digitalisée entre le vendeur et le client
C’est une tendance qui s’est installée depuis le premier confinement. Le Live Retail permet aux marques d’entrer en interaction directe avec des consommateurs. Sous forme de relation one-to-one, le vendeur anime une mini-conférence en ligne permettant de discuter d’un produit et de répondre aux questions des clients.
Le Live Retail vise à renforcer le lien avec les clients, d’entretenir une relation personnalisée et forcément à les fidéliser.
Le TV Commerce
Vous regardez une publicité ou un programme et vous souhaitez acquérir le parfum que vous venez de voir à la télévision ?
La technologie semble aujourd’hui être au point. Dans les mois qui viennent, des applications connecteront les internautes aux audiences télé afin de les rediriger vers le site d’un annonceur.