Dès ce lundi, « toute personne de 11 ans ou plus devra porter un masque dans les lieux publics clos » indique le ministère des Solidarités et de la Santé. Cette mesure vise à enrayer l’épidémie de coronavirus qui circule en France depuis plusieurs mois. La grande distribution, par crainte de ne pas être un vivier de contamination, figure parmi les lieux où le port du masque est imposé. La quasi-totalité des grandes surfaces alimentaires et tous les commerces sont concernés par le décret. Parmi les enseignes concernées, on retrouve Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match et Système U
Pour rappel, le port du masque permet de se protéger soi, mais aussi de protéger les autres du Covid-19. Alors que l’épidémie connaît de nouveaux cas en France, les politiques ont souhaité imposer le port du masque pour tenter de freiner la circulation du virus et prévenir d’une seconde vague qui apparaît comme inéluctable.
Le port du masque en grande distribution : une mesure pas toujours bien accueillie
Sur le terrain, de nombreux professionnels de la grande distribution pointait récemment un relâchement des clients dans les magasins. Ces derniers réclamaient des mesures plus fortes pour imposer le port du masque et non plus uniquement le recommander : « on aurait dû l’imposer depuis le début du confinement » raconte cette salariée qui regrette que « la mesure arrive un peu trop tard ».
En magasin, certains réclamaient depuis longtemps le port du masque : « ce matin nous avons juste fait un rappel à un client qui l’avait oublié dans la voiture. Pour le moment, on ne peut que constater l’assiduité vis-à-vis du port du masque », reconnaît ce responsable de magasin.
Mais derrière les commentaires positifs et l’application de la mesure dans les magasins, d’autres subissent les remarques et insultes des clients plus réfractaires au port du masque.
Des clients récalcitrants et certains « pas au courant »
Dans d’autres magasins, certains clients n’étaient visiblement « pas au courant » de la mesure, précise ce salarié. « Depuis ce matin, on se fait à nouveau insulter », regrette cet agent de sécurité, ajoutant que « les clients nous ont reproché d’en manquer il y a quelques semaines et ne comprennent pas qu’il faille en porter désormais ».
Dans un autre magasin, même constat pour ce responsable : « notre agent de sécurité se fait lyncher depuis la réouverture et l’annonce de la mesure. Les gens sont peu tolérants ! », explique-t-il, « il faut expliquer aux gens que ce n’est pas une décision de l’enseigne, mais bien du gouvernement. Certains ne cherchent pas à comprendre » regrette-t-il.
Un autre responsable de magasin concède que « ce matin, beaucoup de clients ne le portait pas malheureusement, de l’égoïsme pure et dure » s’insurge-t-il, « certains clients restent indifférents, cette épidémie ne semble pas les toucher » s’alarme-t-il : « le pire dans tout ça, c’est que quand on n’avait pas de masque, ils les réclamaient et maintenant qu’on les impose, ils refusent de les porter ».
Les agents de sécurité des magasins ne sont « pas des gendarmes »
En cas de non-port du masque, un client peut être sanctionné d’une amende de 135 euros. Rappelons qu’il est obligatoire pour les enfants de plus de 11 ans, et ce dans les lieux publics clos. « Le non-respect de cette mesure pourrait être susceptible, comme c’est le cas dans les autres lieux où le port du masque est obligatoire, notamment les transports, d’une contravention de 4e classe », explique la DGS.
Depuis cette mesure, le rôle de l’agent de sécurité est complexe : « ce matin dans un magasin Carrefour, certains client n’en portaient pas et d’autres les portaient sous le nez » assure cette cliente qui a alerté le service de sécurité ; ce dernier lui a répondu que « leur patron leur a signaler de ne pas faire le gendarme ». Seul les autorités peuvent donc sanctionner réellement les clients récalcitrants.
Rappelons que les agents de sécurité ne sont pas habilités à verbaliser. À part refuser les entrées, ils ne sont pas à même de sanctionner directement. Mais dans certains magasins, « la police fait régulièrement des rondes », explique cet employé qui précise également que les forces de l’ordre font surtout de la prévention et non de la sanction.