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L’impact du Covid-19 sur le gaspillage alimentaire au sein de la grande distribution

La crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus en France faisait état il y a quelques semaines d’une crainte auprès des enseignes de la grande distribution d’un gaspillage alimentaire de grande ampleur.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Les mesures de restrictions des déplacements liés à la crise du coronavirus ont provoqué dans les premiers jours du confinement des surstocks de produits frais. Ces réserves pleines censées répondre à la demande exponentielle des consommateurs faisaient craindre un gaspillage alimentaire.

En parallèle de ces mesures, de nombreux bénévoles ont dû cesser toute activité provoquant directement toute intermédiation avec les associations et les entreprises avec lesquelles ils avaient l’habitude de collaborer.

La grande distribution toujours en première ligne dans le don des invendus

Selon une enquête réalisée par Phenix, près de 80% des magasins qui donnaient leurs invendus avant la crise du Covid-19 continuent à donner leurs invendus à des associations. La start-up spécialisée note toutefois une forte disparité selon les régions.

En effet, point notable de cette enquête, les magasins situés dans les régions les plus touchées par la pandémie ont nettement diminué leurs dons aux associations. C’est le cas notamment des régions de l’Est de la France où moins de 60% des magasins ont continué à donner leurs invendus. Dans l’ouest et le nord de la France, le chiffre se porte à 90%.

Trois raisons expliquent ces arrêts de dons :

  • le manque d’effectif au sein de la grande distribution : plusieurs enquêtes révélaient que 30% des salariés du secteur étaient soit en arrêt-maladie, soit absent pour motifs familiaux type garde d’enfants, soit par crainte simplement de contamination
  • des volumes d’invendus moins importants : la ruée dans les supermarchés a provoqué de nombreuses ruptures en rayon et donc moins occasionné moins de produits à retirer des rayons
  • la fermeture de nombreuses associations qui ont cessé leur activité faute de bénévoles

Des volumes d’invendus plus conséquents en hypermarché

Moins fréquentés par les consommateurs, les hypermarchés ont connu des fortunes bien différentes que les supermarchés et les drives. Le confinement et les règles associés ont totalement modifié le comportement des consommateurs.

En effet, selon l’institut Nielsen, la première semaine du confinement a été désastreuse pour les hypermarchés. Le chiffre d’affaires de ces magasins reculait de 24%. Cette baisse de fréquentation s’explique par les mesures de confinement invitant les consommateurs à se rendre dans le point de vente le plus proche de chez eux. Seuls 6% des Français vivent à moins de 5 minutes d’un hypermarché.

Alors forcément, dans ce contexte, le volume des invendus est en forte augmentation dans les hypermarchés. Les scénarios sont totalement différents pour les formats privilégiés par les consommateurs ces dernières semaines : les supermarchés et les drives connaissent des baisses de volume d’invendus de l’ordre respectivement de 21% et de 65% (document obtenu via Phenix).

Vers des réouvertures progressives des associations

À l’approche du déconfinement progressif, Phenix constate « une réouverture progressive » des associations. Ces ouvertures devraient toutefois être assujetties à des procédures renforcées pour continuer à limiter les risques de contamination : distribution de colis préparés à l’avance, voire même dans certains cas des livraison des colis à domicile.

RSE

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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