C’est un mal moderne. Cette maladie professionnelle, qui est la plus répandue en France, n’est pas toujours prise au sérieux par les salariés. Rares sont ceux à adopter les bonnes pratiques jusqu’à réellement en souffrir.
En grande distribution le mal existe et reste très fréquent au sein des salariés du secteur. Les jeunes employé(e)s sont d’ailleurs souvent exposés aux sciatiques et aux lumbagos faute de mauvaises pratiques et d’une mauvaise prévention.
Le dos, mais pas que. Les tendons, le poignet aussi. Nombreux sont les cas. En France, 80% des arrêts de travail sont dus à un « trouble musculo-squelettique » (TMS) selon l’assurance maladie. Ainsi, ce sont 45 000 travailleurs qui souffriraient chaque année de ce mal.
Ces TMS affectent les tissus à la périphérie des articulations. Il peut s’agir notamment de muscles, de nerfs, de tendons, de ligaments. Touchés, ils sont accompagnés de fortes douleurs aux dos, mais pas seulement. Les épaules, les coudes, et poignets sont fortement exposés.
Parmi les menaces, on retrouve des termes qui vont donner des frissons à certains d’entre vous : lombalgies, cervicales, tendinites ou syndrome du canal carpien. Des termes bien connus des salariés de la grande distribution.
Ces maux sont mécaniques. Le travail est la première cause de ces douleurs. En général, cela est dû à des efforts successifs, des gestes répétés ou une exposition au froid. Sans un minimum de prévention, ces facteurs peuvent s’aggraver. Il est donc primordial de les connaître.
Les salariés de la grande distribution en première ligne
Les salariés du secteur sont fortement exposés à ces risques. Pour les activités de mise en rayon ou du travail en caisse, les gestes à répétition et certaines postures ont parfois des conséquences ravageuses.
Toutefois, aucun secteur n’est épargné. Les salariés en bureau sont tout aussi exposés suite à une mauvaise posture face à un écran et une position statique pendant en longues périodes. Les actions répétées avec les doigts ou les poignets comportent de nombreux risques.
En réalité, tous les secteurs sont touchés.
Un facteur psychologique important
Outre l’aspect physique qui accompagne le mal de dos, les études démontrent également la relation avec les facteurs psychosociaux tels que le stress, la frustration ou la fatigue. Ces facteurs accentuent les risques et les douleurs. Cela provient par exemple d’une charge importante de travail, des exigences à la hausse de votre entreprise, un faible soutien social, un niveau d’épanouissement au travail quasi nul ou une routine installée qui entraîne une monotonie dans les tâches.
Ces déséquilibres entre effort et récompense induisent des difficultés pour les salariés.
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— Préventica (@Preventica) April 22, 2016
Les solutions pour prévenir les TMS
Du côté de l’employeur
L’employeur a un rôle central dans la prévention des risques liés aux TMS.
D’un point managérial, moins un salarié est sous pression, fatigué ou frustré, mois le risque est important. Il est recommandé aux managers d’effectuer des rotations dans les tâches des salariés et rythmant leur journée par des missions différentes. Faire 8 heures de mise en rayon peut s’avérer très douloureux.
Un simple changement d’organisation peut motiver le moral des salariés. Le changement peut s’opérer de plusieurs petites attentions :
- Equiper les salariés de diables pour porter les charges
- Equiper le magasin de davantage de transpalettes électriques
- Mettre les produits lourds à l’entrée de réserve pour limiter la circulation avec des charges lourdes
- Instaurer des taux de remplissage moins élevés pour les poubelles pour les porter plus facilement
Du côté des salariés
Le salarié peut lui-même améliorer ses conditions de travail. Par exemple :
- Souffler 5 minutes toutes les heures lors de tâches intensives afin de réduire le stress et bouger les articulations
- Se servir le plus possible des jambes plutôt que de solliciter le dos lors du port de charges lourdes
- Travailler en maintenant le corps en position verticale et les bras près du corps
En plus de cela, il est par ailleurs recommandé d’avoir une activité physique régulière en dehors du travail (sans qu’elle soit intensive).
C’est aussi un travail d’équipe
Dans tous les cas, il est fortement recommandé de consulter régulièrement un médecin du travail ou un médecin généraliste.
Les collègues peuvent aussi servir d’appui afin de diagnostiquer chez les autres quand ça ne va pas, quitte à parfois remonter le moral du salarié souffrant. Les collègues sont aussi là parfois pour détecter les problèmes d’un salarié qui n’osent pas avouer sa douleur par peur de pression supplémentaire.
Quoi qu’il arrive, il ne faut pas jouer avec la santé. Elle n’est pas acquise.