Reportage à Arles dans les serres de tomates où, Davy Clément et son frère Vincent, ont repris l'exploitation familiale créée en 1981 pour continuer à produire des tomates « bonnes en goût, saines et accessibles pour le consommateur et respectueuses de l'environnement ».
C'est formés par leurs parents, pionniers, que les deux frères exploitent aujourd'hui d'immenses serres de tomates. Située à Arles, la ville est idéale pour ce type de culture : « Arles bénéficie de 300 jours d'ensoleillement par an », martèle le producteur, « cela nous permet de produire des tomates de qualité ». Leur serre permet chaque année de sortir 3000 tonnes de tomates cerise et cocktail, « de toutes les formes et toutes les couleurs », sourit-il.
Réunis sous la marque Les Paysans de Rougeline, les deux producteurs se retrouvent dans une union de 6 coopératives qui regroupe 230 familles de producteurs qui produisent 76 000 tonnes de tomates - mais aussi des concombres et des fraises.
Des écoserres® à la pointe d'une innovation d'envergure mondiale
Les tomates s'épanouissent dans des serres qui sont le fruit d'une innovation majeure dans le milieu. Pionniers d'une innovation d'envergure mondiale et qui a séduit de nombreux autres producteurs à travers le monde, les tomates sont toutes cultivées hors sol. « C'est une technique qui remonte à plusieurs décennies. Dès les années 60, les producteurs ont construit des serres pour étendre la période de production », nous explique ici le producteur de tomates.
Cette technique du hors-sol présente de nombreux avantages : « cette technique est idéale. Pour éviter d'épuiser le sol, d'utiliser des engrais et de la matière organique », précise-t-il, « les tomates sont ainsi cultivées dans un pot et posées sur un support de culture. Cette technique permet de ne pas gaspiller un seul litre d'eau et sans utiliser le moindre engrais », poursuit-il.
« Le passage au hors-sol à l'époque était déjà de l'agroécologie. », Davy Clément, producteurs de tomates « zéro résidu de pesticides » près d'Arles
Dans ces serres semi-fermées, baptisées dans le jargon écoserre®, l'air pénètre en un seul endroit et est distribué par des gaines. Cette innovation dispense de l'utilisation de pesticides puisqu'aucun insecte ne pénètre dans la serre : « ce modèle de production a permis la création du label Zéro Résidu de Pesticides. C'est un modèle vertueux », insiste Davy. Cela étant, « la culture hors sol empêche de prétendre au label bio », complète-t-il.
La volonté de consommer local
Autre valeur fondamentale de cette production, la consommation locale : « les produits sont consommés à moins de 150 km du lieu de production », assure le producteur, « des valeurs qui permettent à Rougeline d'être un acteur local important », explique-t-il.
Car derrière cette volonté de produire et manger local, se dresse un constat d'une consommation moins souveraine sur le territoire : « aujourd’hui seulement 50% des fruits et légumes en France sont produits en France, contrairement à 20 ans en arrière où on était bien au-delà », regrette le producteur, « cette valeur est en décroissance chaque année. Donc si on veut garder une souveraineté française et une sécurité alimentaire française, il est très important de consommer français », résume Davy Clément.