Les consommateurs changent. Les modes de consommation aussi. La crise sanitaire de 2019, l'inflation - et même récemment la crise des agriculteurs -, le tout amplifié par les défis économiques, sociaux et environnementaux, ont modifié les attentes des consommateurs vis-à-vis des marques et des enseignes de la grande distribution.
Parmi les attentes fortes, le local, la santé bien sûr, la proximité figurent parmi les variables les plus importantes pour les consommateurs.
Dans cet article, on revient sur quatre comportements identifiés qui façonneront la consommation de 2024.
Le local, la santé et le bien-être au coeur des préoccupations
La consommation des ménages français est marquée par le souhait d'une consommation plus responsable qui leur garantit une transparence sur les qualités et l'origine des produits.
Le local, la santé et le bien-être sont des tendances ancrées dans le panier des consommateurs - ce qui a permis l'essor du bio il y a quelques années maintenant. En 2024, les Français ont encore plus l'intention de privilégier leur santé et leur bienêtre.
Manger sain, choisir des aliments sains sont des volontés fortes des consommateurs, même si 55% des Français considèrent qu’il est (encore) trop cher de manger équilibré. Principal obstacle : le prix.
Au-delà de ces sujets, d'autres sujets connexes préoccupent les consommateurs en 2024 :
- l'origine des produits ;
- la protection de l'environnement ;
- le bien-être animal ;
- la sécurité alimentaire ;
En magasin, la clé sera de donner plus de visibilité à ces aliments sains, locaux, etc... pour attirer les consommateurs. PLV, ILV, confiance dans l'origine, transparence... seront des actions en place en magasin pour faciliter l'acte d'achat et orienter les clients vers ce choix d'une consommation plus saine.
La volonté d'aborder une consommation plus durable (à condition que les prix soient abordables)
Les consommateurs français sont préoccupés par les problématiques environnementales. Largement relayés dans les médias, constatés par les évènements météo comme les sècheresses ou les inondations, cela pousse à réfléchir.
Quelques chiffres pour démontrer l'intérêt des Français vers des produits plus durables :
- selon cette enquête, 61 % des Français se disent soucieux de l'environnement ;
- selon cette étude, en 2023, 64% des consommateurs ont exprimé leur volonté d'avoir un impact positif sur l'environnement à travers leurs actions quotidiennes ;
- selon cette autre étude, 90% français souhaitent consommer plus de produits made in France
Cela pousse à plusieurs comportements concrets :
- réduire le gaspillage alimentaire ;
- réduire l'utilisation du plastique ;
- mieux recycler ;
- achète des produits dits « responsables » ;
- réduire les émissions carbone.
Mais (car il y a un « mais »), 37% reprochent aussi que l'environnement soit un levier marketing pour justifier des prix plus élevés. Vouloir consommer plus local, plus français est une chose, mais il faudra que le prix suive pour passe à l'acte d'achat.
Un besoin d'authenticité et davantage d'interactions locales
On en parlait en janvier 2024 dans notre newsletter dédiée à la communication locale dans laquelle on évoquait les stratégies de communication locale des magasins. Face à la montée de l'intelligence artificielle, les consommateurs recherchent plus d'authenticité. Les contenus sans âmes, trop générique, trop commerciales ou publicitaires, sont à bannir. De même pour les conversations trop automatisées.
Si le commerce rime avec proximité, alors cela doit se retranscrire dans la relation distributeurs/consommateurs. Les interactions avec les consommateurs, que ce soit physiquement ou numériquement, sont la pierre angulaire de la fidélisation.
Les consommateurs réclament toujours plus de discussion. Pour cela, ils souhaitent davantage de contenu autour de la vie du magasin et des valeurs de l'enseigne. Ces contenus doivent être authentiques, uniques et incarnés.
En 2024, les consommateurs attacheront toujours de l'importance aux commerces physiques. Savoir se rendre visible sera la clé.
Des consommateurs à l'affut des bons plans
Le pouvoir d'achat des ménages étant en berne, les consommateurs cherchent de nouveaux moyens de faire de bonnes affaires. Le succès récent des caddies mystères (bien que cela pousse à la consommation) en est l'exemple. Les consommateurs sont prêts à changer leur façon de consommer, s'ils y gagnent.
En 2024, la plupart des consommateurs français vont voir leur pouvoir d’achat diminuer à cause de l'inflation et de la hausse des couts de la vie. En témoigne d'ailleurs ce graphique sur l'évolution des postes de dépenses depuis 1060. Le logement et énergie supplante largement aujourd'hui l'alimentation.
Face à ces budgets restreints, les clients adoptent plusieurs comportements distincts :
- la recherche de bons plans, réductions et offre promotionnelles ;
- l'achat de produits issu du marché de la seconde main et du marché gris. Le consommateur préfère même aujourd'hui réparer plutôt qu'acheter ;
- l'achat de package (les « colis », « panier », ou encore « coffret »). L'exemple des caddies surprises en est une illustration de cette volonté d'acheter plus à un prix cassé ;
- la volonté de cuisine davantage et de faire soi-même ;
- la volonté de réduire les dépenses non essentielles comme l'habillement et le loisir ;
- l'achat de marque de distributeurs, au détriment des marques nationales ;
- le recours à des paiements échelonnés comme les chèques différés sont les opérations a beaucoup de succès dans les points de vente
En résumé, 2024 sera une année compliqué pour la consommation. Les consommateurs adaptent leur comportement à cette inflation durable.
