Pour comprendre les enjeux du réemploi, nous recevons Florence Duriez, co-Fondatrice de Haut la Consigne. Nous avons abordé tous les aspects de la consigne, les solutions proposées par l’enseigne ainsi que les avantages qui les accompagnent, comme l’illustrent les quelques extraits qui suivent.
« Le réemploi a d’ores et déjà toute sa place en termes de gains économiques [...]. C’est quelque chose de bien plus stable dans le temps puisqu’on va utiliser moins d’énergie et qu’on est sur un circuit un peu plus local [...] La consigne est un véritable outil de fidélisation ». Florence Duriez, co-Fondatrice de Haut la Consigne
Pour cette mini-série, nous sommes partis à la rencontre des acteurs qui participent à la réintroduction de la consigne. Donc, difficile pour nous de passer à côté de quelqu’un d’expérience comme celle que nous recevons dans cet épisode : Florence Duriez, co-fondatrice de Haut la Consigne.
Nous avons, entre autres, échangé sur :
- l’origine et les débuts de Haut la Consigne ;
- Haut la Consigne et les autres opérateurs du réemploi ;
- les Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces de la consigne ;
- les projets de l’entreprise
L’origine et les débuts de Haut la Consigne
Nous avons d’abord fait connaissance avec Haut la Consigne en nous intéressant à ce qui a poussé à sa création. C’est alors avec des mots clairs et forts que Florence Duriez nous explique les raisons qui sont à l’origine de la plateforme : « J’ai commencé à prendre conscience de la société de déchets qu’on était tous devenus liée à la société de consommation. Et ça ne faisait pas sens pour moi tout ce qu’on jetait. »
La co-fondatrice de Haut la Consigne nous parle aussi de l’importance qu’a l’économie circulaire pour elle et son envie d’y participer. Lors de notre petite rétrospective, nous avons évoqué le manque de structure autour de l’économie circulaire dans les débuts de l’entreprise (2018 – 2019). Et ce, malgré l’existence d’initiatives comme Bout' à Bout' et Ma bouteille s'appelle Reviens.
Pour notre interviewée, la poursuite de ses convictions a réellement pris forme grâce à sa rencontre avec la Brasserie Moulins d'Ascq. Elles procèdent alors à des études écologiques et économiques conjointes.
À partir de là, Haut la Consigne a :
- réalisé une expérimentation en réelle de 3 mois grâce à des magasins volontaires ;
- construit un business model ;
- mis en place une vraie filière.
Lors de notre entrevue, notre interlocutrice a relevé un point important sur le fonctionnement de son entreprise : « Le principe, c’est de remployer les bouteilles, donc de leur donner de nouvelles vies. Dans la même forme, la consigne est un moyen de le faire, ce n’est pas une fin en soi ». Donc, pas de gratification et pas de consigne à proprement parler pour Haut la Consigne ! Seulement un apport volontaire !
Aujourd’hui, l’entreprise travaille avec une multitude de magasins, de producteurs et de distributeurs, dont : O'Tera, Biocoop, Leclerc, Carrefour, Intermarché, Match…
Comparaison entre Haut la Consigne et les autres opérateurs du réemploi
Aujourd’hui, la consigne est plus que jamais d’actualité avec les prises de conscience et le contexte juridique. De plus en plus d’opérateurs s’engagent ainsi dans le réemploi. Et les acteurs comme Le Fourgon permettent un maillage plus complet. Nous avons alors voulu savoir ce qui différencie Haut la Consigne des autres entreprises.
Mais avant de répondre à notre question, Florence Duriez a souhaité faire le point sur les similitudes entre ces entreprises : « Ce qui nous unit, c’est cette volonté de redéployer le réemploi dans nos régions ». En effet, tous, ils :
- accompagnent les producteurs, les brasseurs et les metteurs sur le marché ;
- assurent la collecte ;
- mettent en place les outils industriels de lavage.
Haut la Consigne se démarque toutefois par son accompagnement d’autres metteurs sur le marché (autres que pour les bouteilles) : bocaux, plats, cosmétiques et parfumeries. Elle nous explique : « Aujourd’hui, ce qui nous différencie par rapport à eux, c’est notamment notre volonté d’aller sur d’autres marchés ».
Quelles sont les forces et faiblesses, opportunités et menaces du réemploi
Pour mieux comprendre la consigne, nous avons demandé à Florence Duriez d’analyser les forces, les faiblesses ainsi que les opportunités et les menaces du réemploi.
Parmi les forces de la consigne, notre invitée cite :
- les consommateurs responsables ou « consom’acteurs » ;
- l’envie de gagner en pouvoir d’achat. D’ailleurs, elle nous confie que Haut la Consigne est en train de mettre en place une incitation financière ;
- la boucle qu’est le réemploi et où chaque membre est véritablement un partenaire.
En ce qui concerne les opportunités, elle relève :
- la législation avec la loi AGEC qui est la clé pour avoir un investissement de tous les acteurs ;
- la hausse des prix des matières premières. Ce qui place le réemploi comme étant la solution quasi parfaite. Il consomme moins d’énergie que le recyclage ;
- la création d’emplois.
Elle évoque aussi les capacités de fidélisation de la consigne.
Florence Duriez énumère également quelques freins pour la mise en place de la consigne :
- les bouteilles non rapportées ;
- les distributeurs qui avancent plus lentement que les autres acteurs.
Les projets de Haut la Consigne
Pour rappel, Haut la Consigne vient de faire sa première levée de fonds pour l’installation d’une laveuse à grande capacité (15 millions de bouteilles). Florence Duriez mentionne également la haute qualité de lavage de l’usine qui permet de répondre aux attentes des industriels.
Sur le long terme, Haut la Consigne pense se déployer sur d’autres types de contenants et optimiser les collectes sur les régions limitrophes.
Les nouvelles laveuses attendront, car, comme l’explique Florence Duriez : « Pour qu’un territoire bouge, il faut que les metteurs sur le marché et les distributeurs s’engagent dans la filière. »
Ainsi, pour Haut la Consigne, l’avenir est porté par une vision claire, lucide et expérimentée.