Sous fond de crise énergétique et économique, la grande distribution doit s'adapter pour répondre aux efforts en termes de sobriété énergétique. Conscient de l'énergie dépensée pour faire fonctionner ses supermarchés et hypermarchés, le secteur n'a d'ailleurs pas attendu pour mettre en place des premières actions concrètes comme éteindre son enseigne dès le départ des derniers clients ou réduire l'intensité lumineuse des points de vente.
L'enjeu est important puisqu'il convient de réduire une facture qui s'alourdit de mois en mois, étant donné que les prix de l'énergie ne sont pas bloqués pour les entreprises.
Alors forcément, maitriser ses dépenses est fondamental pour passer l'hiver sereinement que ce soit en termes d’éclairage, de climatisation, de chauffage, de production froid...
Les 3 niveaux de la grande distribution qui pèse le plus sur l'environnement
Avant tout chose, rappelons les 3 grandes activités qui font que la grande distribution est un secteur très énergivore.
La consommation d'éclairage, de climatisation et de réfrigération
Les supermarchés et hypermarchés de France sont des temples de la consommation d'énergie. L’éclairage, la climatisation et la réfrigération figurent parmi les postes de dépenses les plus importants.
Aussi, selon les estimations, chaque m2 d'une surface de vente consomme près de 900 kWh au m², et les rayons frais représentent la grande majorité des dépenses. C'est pourquoi d'ailleurs une grande partie des magasins sont équipés de portes réfrigérées pour retenir le froid produit.
Nous y revenons plus en détail dans la dernière partie de cet article.
La logistique et le transport
Poids lourd des dépenses, la logistique et les transports sont de celles qui présentent le bilan carbone le plus conséquent. Cette organisation fait la force de la grande distribution, sans elle, aucun magasin ne fonctionne et aucune marchandise ne peut être livrée en détail.
Le gaspillage alimentaire et du non alimentaire
Point sensible, le gaspillage a longtemps été tabou dans un secteur qui a prôné pendant des années la consommation
Sur le plan de l'alimentaire, la grande distribution est responsable d'une partie du gaspillage alimentaire (environ 16%). Des actions sont depuis mises en place en magasin pour valoriser les invendus alimentaires : détection des dates en amont, dons aux associations, paniers antigaspi, etc, autant d'actions visant à réduire l'empreinte carbone du secteur.
Sur le plan du non alimentaire, le secteur (avec les efforts conjoints des industriels) a également des efforts à faire. Emballages, sacs et films plastiques, cartons... la grande distribution a un défi de taille, celui de réduire ses déchets.
Certes, les sacs plastiques ont quasi totalement disparu des magasins, mais certains rayons ont encore du mal à basculer vers la transition RSE. Exemple : les barquettes plastiques pour les produits viennoiseries qui sont encore la norme.
Exemple ici au Carrefour de Vannes d'une caisse éco invitant les clients à retirer les emballages inutiles.
Quels sont les principaux postes de dépenses d'un hypermarché
Toutes entreprises accueillant du public doivent assurer le confort de ses clients. De ce fait, plusieurs dépenses sont nécessaires. Voici les principaux postes de dépenses.
L’éclairage, c'est environ 25% de la facture énergétique moyenne d’un commerce
Ce poste de dépense représente environ 25% de la facture énergétique d’un point de vente. L'éclairage est essentiel pour des magasins où la lumière naturelle est souvent inexistante. L'éclairage a plusieurs objectifs :
- assurer le confort des clients ;
- assurer le confort personnel ;
- c'est aussi un levier d'attractivité (un magasin froid aura plus de difficulté à fidéliser une partie de sa clientèle) ;
- assurer la visibilité des balisages et attirer l'oeil des clients vers des éléments du point de vente ;
L'éclairage des points de vente est assuré soit par des néons (un grand classique qui tend à être remplacé), des lampes à LED (celles-ci offrent des caractériques intéressantes en termes de consommation d'énergie) ou encore des suspensions ou autres appliques.
Le chauffage, entre 12 à 20% de la facture énergétique d’un commerce
Ce poste de dépenses est très sensible également. La température à l'intérieur des commerces dépasse rarement les 19°C. Mais compte tenu des consignes gouvernementales, la température pourrait baisser d'un degré supplémentaire afin de faire quelques économies.
Pour chauffer les magasins, plusieurs modes de production existent :
- Système centralisé avec boucle d’eau chaude ou système décentralisé, comme les radiateurs électriques (mais très rare dans les supermarchés et hypermarchés) ;
- Système de chaudières à condensation ;
- Système de pompe à chaleur ;
La production et la préservation par le froid, environ 12% de la facture énergétique
Composante clé d'un hypermarché pour assurer la qualité des produits et une conservation optimales des aliments, le froid alourdit également la facture énergétique.
Pour autant, c'est souvent ici que les magasins peuvent agir pour alléger la facture d'énergie. Pour cela, les magasins ont déjà mis en place plusieurs solutions efficaces comme l'installation de porte vitrée pour éviter la déperdition de froid (et ça évite aussi d'insister sur l'utilisation du chauffage).