« Nous évitons d’aller chercher de l’eau dans le réseau » : l'Hyper U Chateaugiron, un magasin à la pointe du recyclage

L’hyper U de Châteaugiron, en Ille-et-Vilaine, est à la pointe du recyclage jusque dans sa station de lavage. Il s’engage aussi sur le volet social via notamment le label Great Place to work. Propos recueilli par Solenne Durox.
« Nous évitons d’aller chercher de l’eau dans le réseau » : l'Hyper U Chateaugiron, un magasin à la pointe du recyclage

Piles, bouchons, cartouches d’impression, ampoules, plastiques d’emballage…On recycle tout à l’Hyper U de Châteaugiron. Et bien plus encore…

En effet, le magasin de 18 000 m2 ouvert en 2013 est doté depuis deux ans d’une station de lavage particulièrement écologique. Non seulement, elle récupère l’eau de pluie mais, en plus, elle le recycle : « nous sommes l’un des rares magasins en France à en disposer », se félicite Gaëtan Chauviré, le propriétaire. La citerne peut contenir 80 m3 d’eau, « en période de sécheresse, l’été, on évite ainsi d’aller chercher l’eau dans le réseau », remarque Gaëtan. Mais aussi d’interrompre le service en période de restriction. « Auparavant, il nous est déjà arrivé de devoir fermer. Avec ce système, nous pouvons apporter le même service toute l’année à nos clients sans être dépendant du réseau ». Sachant que chaque lavage utilise 150 litres d’eau, cela permet aussi au magasin de faire baisser sa consommation et sa facture au final.

Le chef d’entreprise a même constaté un gain de clientèle lié à ce changement. Un panneau permet en effet d’expliquer la démarche aux utilisateurs. Coût de la cuve et du système de recyclage: 60 000 euros. 10 panneaux photovoltaïques installés sur le toit alimentent actuellement le ballon d’eau chaude.

En 2022, les 200 places du parking couvert de l’Hyper U seront elles aussi recouvertes de panneaux. Montant de l’investissement: 500 000 euros : « on va produire l’équivalent de 30% de la consommation électrique du magasin. Le reste sera revendu au réseau », précise Gaëtan Chauviré. Le parking va également être équipé de bornes électriques.

Expérimentation du réemploi des contenants en verre

L’Hyper U agit aussi pour réduire les déchets. Tous les gobelets plastique ont été supprimés il y a deux ans pour les 200 collaborateurs. Ils ont été remplacés par des gobelets réutilisables : « cela a été très apprécié. Il n’y a rien de pire que des gobelets qui prennent de la place dans les poubelles », note le patron.

En partenariat avec l’Ademe Bretagne et Citeo, l’Hyper U a également fait partie des magasins pilote dans le cadre de l’expérimentation du réemploi des bouteilles en verre. Durant 6 mois l’année dernière, les clients avaient la possibilité de rapporter certaines bouteilles et bocaux afin qu’ils soient réutilisés. Les contenants étaient identifiés avec une vignette collée sur le produit. Cette collecte sur le principe de l’apport volontaire a très bien fonctionné, du moins du côté des clients. « Ils étaient très demandeurs, sans consigne ni contrepartie », souligne Gaëtan. Le système n’est pourtant pas encore au point. « Il y a encore des choses à revoir du côté des industriels. La multiplicité des formats complique le processus. Il faudrait une standardisation des bocaux ».

Outre le volet environnemental, le magasin innove aussi du point de vue social. A la faveur d’un agrandissement, un lieu entièrement dédié aux salariés va être créé. Il comprendra une salle de repos, de lecture et de loisirs : « beaucoup de gens ne peuvent pas rentrer chez eux pendant leur pause. Cela permet de fidéliser le personnel », explique Gaëtan Chauviré. Baby-foot ou table de ping-pong ? Les collaborateurs choisiront en votant. Ce sont eux aussi qui créeront la bibliothèque.

« C’est apaisant ! » : au Super U de Mordelles, les heures calmes c’est 4 fois par semaine
Pas de musique d’ambiance. Dès l’entrée, on entend la différence.

Great place to work : la bonne surprise

En juin 2021, l’Hyper U Châteaugiron a été le premier hypermarché de France à être certifié par le label Great place to work qui récompense les entreprises où il fait bon travailler. Alors que pour décrocher la certification, une organisation doit obtenir un score minimum de 65% de réponses positives à l’enquête Trust Index©, le magasin, lui, en a récolté 78%. Un vrai motif de satisfaction pour la direction : « on est dans une période sanitaire délicate. Je voulais connaître l’état d’esprit de l’entreprise. La partie émergée de l’iceberg me semblait bonne mais je voulais vérifier qu’il n’y avait pas de traumatisme lié au covid », explique Gaëtan Chauviré.

L’enquête, débutée en avril 2021, a duré quatre semaines. Les réponses anonymes ont été recueillies sur le principe du volontariat avec un taux de participation qui s’est élevé à 90%. L’enquête a permis d’identifier les points forts et ceux à travailler, secteur par secteur. Par souci de transparence, les résultats ont été présentés aux salariés au mois d’octobre. Plusieurs sujets sont ressortis mais l’un d’entre eux était assez inattendu. Les collaborateurs ont mis en avant le besoin de fêter les événements, de se rassembler. « Les gens souhaitent se voir en-dehors du magasin. Il est possible que ce besoin aurait été moins prononcé il y a deux ans, avant le Covid », note Gaëtan. Une fête a donc été organisée dans la foulée, en novembre dernier.

Enfin, afin de valoriser la démarche Great place to work, la direction a décidé de faire du label une signature dans ses mails, encarts publicitaires et prospectus. « C’est une manière d’attirer et de rassurer les collaborateurs. Comme tout le monde, nous avons des difficulté de recrutement. Il est donc essentiel de fidéliser »

🔎
Article en collaboration avec l'Ademe dans le cadre du plan Agir pour la Transition.