Déjà, dans les années 80, le vrac faisait son apparition sur notre territoire. En 2013, deux épiceries vrac étaient à dénombrer au sein de l’hexagone. On en comptait plus de 460 fin 2020, soit une augmentation de 230%.
Depuis, les grandes enseignes de la grande distribution n’ont pas eu d’autre choix que de s’y mettre pour répondre notamment à la loi Climat et Résilience qui impose pour janvier 2030, que 20% de la surface de vente des magasins de plus de 400 m2 soient destinés aux produits en vrac : produits liquides et ménagers, de nettoyage, denrées sêches, fruits et légumes.
Aujourd’hui, de nombreux magasins emboîtent le pas à cette tendance en passe de devenir une réalité quotidienne et palpable, avec l’installation de distributeurs automatiques de nourriture en vrac pour animaux, comme c’est le cas sur le parking du centre E.Leclerc, à Lamballe.
Il s’agit d’une première en France, selon l’entreprise Asserva, spécialisée dans les automatismes en élevage, et en charge de ce projet nommé VRACO. Naissance et retour d’expérience de ce projet novateur.
Le vrac, c’est l’avenir et surtout un marché en pleine croissance face à l’invasion de plus en plus massive des déchets dont nous n’arrivons plus à gérer le recyclage. Les ménages doivent s’y mettre, poussés par les nouveaux modes de distribution des grandes enseignes qui ne peuvent plus faire l’impasse du vrac dans leurs rayons.
Depuis 1978, l’entreprise lamballaise Asserva, spécialisée dans les automatismes en élevage porcin et en énergie renouvelable, est confrontée à ce problème : « Le vrac, c’est notre quotidien en agriculture. On travaille sans aucun emballage de l’industriel, qui produit la nourriture, jusqu’à l’animal », explique Frédéric Billon, le responsable du développement industriel d’Asserva.
Génèse d’un vrac « automatisé » : le projet VRACO
Depuis plusieurs années, donc, elle développe et innove pour anticiper notamment l’évolution de la législation imposant bientôt aux particuliers de payer pour les déchets qu’ils produisent. Forte de son expérience, Asserva et ses collaborateurs imaginent d’abord un distributeur de pellets qu’elle installe sur le Parking du magasin Leclerc, pour le compte de l’enseigne : « ça n’avait pas très bien marché parce que ce n’était pas moins cher qu’en magasin », explique Franck Pringault, le Directeur du centre Leclerc de Lamballe.
Par la suite, sur le même principe, elle imagine un distributeur automatique d’aliments pour chats, chiens et volailles : « un foyer sur deux possède un animal de compagnie, le marché est ouvert », explique le responsable du développement industriel d’Asserva, Frédéric Billon, qui fait d’ailleurs la promotion du « vrai » zéro déchet et non pas du déconditionnement, qui consiste à proposer en vrac « des produits ôtés de leur emballage.»
Distributeur automatique : une bénéfice pour la planète et pour le porte monnaie
Pour Franck Pringault, Directeur du Centre Lerclerc de Lamballe, « l’un des seuls moyens d’attirer les clients vers le vrac, c’est de le proposer à plus petit prix ». En passant par la boîte rouge installée sur le parking du Lerclerc, les clients réalisent une économie de 25 % sous réserve de revenir avec le contenant. Le distributeur de vrac est accessible 24H sur 24 et 7j sur 7 et fonctionne sur le principe de la consigne. Deux crochets permettent de maintenir le sac, évitant ainsi de faire tomber les croquettes.
Ces dernières, produites par l’entreprise française Sopral, installée au sud de Rennes, sont de très bonne qualité car conservées à la bonne température. Le prix n’impacte par la qualité du produit et c’est l’absence d’emballage qui permet de réduire le prix de vente : « avec ce distributeur garanti 100 % sans emballage, ce sont environ 450 sacs qui ne seront pas produits », précise le directeur de l’enseigne. Enfin, les clients ont le choix de la quantité et n’ont plus besoin de surcharger leur caddy quand ils font des courses.
Quel avenir pour la boîte rouge et l’entreprise Asserva ?
L’entreprise armoricaine va élargir sa gamme à d’autres produits pour le secteur du BTP, comme le sable, les graviers…
Les demandes sur d’autres types de produits affluent également. Un autre distributeur sera installé devant l’Intermarché de Pontivy (56), proposant des produits bio fabriqués en Mayenne, par l’entreprise Sauvale. Enfin, un troisième devrait être installé pour la distribution de granulés à bois, fabriqués eux aussi localement.
Pour faire face à ces nouvelles demandes et à l’installation croissante de distributeurs automatiques de vrac, Asserva recrute d’ailleurs du personnel ayant des connaissances en chauffage, en montage et en électronique. A bon entendeur !
Pour contacter Asserva
📞 Contact au téléphone. Frédéric Billon : 02 96 31 29 15
⚙ Sites www.asserva.com et https://vraco-distribution.com
Chiffres clés :
• 59% des Français se disent mal informés sur les efforts des enseignes du commerce en matière de protection de l’environnement, selon une étude Opinionway de mars 2021, et 51% n'ont pas confiance dans ces informations.
• 14% pensent que la grande distribution fait preuve d'un engagement sincère pour l’environnement et 31% estiment qu'elle agit par obligations légales.
• Depuis le 1er janvier 2022, tout commerce de détail exposant à la vente des fruits et légumes frais est tenu de les exposer sans conditionnement composé pour tout ou partie de matière plastique
• En supprimant ce plastique au rayon fruits et légumes, et en passant aux sacs en papier, cela représente ‘’2.000 tonnes de plastique en moins par an” (Bertrand Swiderski, directeur du développement durable chez Carrefour).