Les start-ups européennes de livraison de courses à la demande se multiplient et entendent surfer sur la crise sanitaire, qui limite les déplacements pour s’imposer dans les grandes villes. Ces sociétés s’inspirent de goPuff, qui a connu une croissance rapide aux Etats-Unis. C’est le cas de Gorillas.
Créée en 2020 par Kağan Sümer et Jörg Kattner à Berlin, Gorillas est l’un des nouveaux acteurs de la livraison à domicile, proposant de livrer, 10 minutes chrono.
Le concept de Gorillas
Gorillas s’est lancée dans la livraison à la demande pour apporter en seulement 10 minutes les courses commandées par les consommateurs. Sur l’application, les utilisateurs ont accès à un catalogue de plus de 2 000 produits d’épicerie et autres articles ménagers qu’ils peuvent se faire livrer en échange de frais de livraison moyennant 1,80 euro. Ça leurs permet sans effort un accès immédiat à des aliments frais et sains au prix de détail.
La société allemande s’appuie sur des « dark stores », des entrepôts urbains dédiés au stockage de produits et à la préparation de commandes prises en charge sur place par des coursiers.
Le défi de Gorillas
Les défis à relever pour Gorillas sont multiples. La start-up doit créer une application qui est efficace, acheter les produits auprès de ses fournisseurs, mailler le territoire avec plusieurs entrepôts, et surtout avoir des livreurs qui sont prêts à décoller à tout moment. Le tout en offrant des prix raisonnables pour être compétitifs avec les autres start-ups.
La société berlinoise va devoir également faire face aux spécialistes de la grande distribution, qui sont de plus en plus nombreux à livrer des produits à domicile avec des partenaires (Carrefour est allié avec Uber Eats, Casino avec Deliveroo, Monoprix avec Stuart…). Le plus grand défi de l’Allemand Gorillas est de devenir le leader de la livraison de courses à domicile en moins de dix minutes, et de peut etre, remplacer le commerce de proximité.
Gorillas accélère son déploiement à l’échelle internationale
A ce jour elle compte plus d’une quarantaine de micro-centres de distribution en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, les trois pays où l’application est disponible. L’entreprise s’est lancée dans une douzaine de villes, à l’image d’Amsterdam, Londres et Munich. La société cherche ainsi à s’étendre dans une cinquantaine de villes réparties dans dix pays.
Gorillas s’est installée à Paris, le premier a ouvert le 10 avril dans le quartier de Bastille. Le second est situé dans le quartier des Gobelins. Un troisième entrepôt est en cours de lancement, toujours sur Bastille. La société allemande s’apprête également à débarquer prochainement à New York, sa portée d’entrée sur le marché américain.
Un segment qui attire les investisseurs
Le modèle de Gorillas séduit les investisseurs dans un contexte d’accélération de la vente en ligne. Cela revient à son développement rapide. La start-up a déjà deux levées de fonds depuis sa création : après les 44 millions de dollars levés en décembre 2020, elle a encore engrangé 290 millions de dollars en mars 2021.
Elle est devenue l’une des startups européennes les plus rapides à avoir atteint le statut de « licorne », et est accessoirement, déjà valorisée à plus d’un milliard de dollars. Son développement est à l’image de sa promesse, il exalte la rapidité.
La concurrence se développe
La concurrence des sociétés de livraison à domicile dans des grandes villes comme Londres et Paris où Gorillas s’est récemment développé, continue à se multiplier. Cela voit les opérateurs émettre des bons et offrir des remises importantes dans le but d’acquérir rapidement des clients.
Comme exemple, Flink, basée à Berlin, a annoncé qu’elle avait levé 52 millions de dollars de financement d’amorçage dans un mélange de capitaux propres et de dette. De leur côté, Jiffy, Dija et Weezy de Londres, et Cajoo de France, Zapp, basé à Londres, et Getir qui a commencé en Turquie sont inclus.
Par ailleurs, la société américaine goPuff qui a levé cette semaine un financement supplémentaire de 1,15 milliard de dollars pour une valorisation énorme de 8,9 milliards de dollars, cherche également à se développer en Europe. Ce qui annonce une concurrence intense.