Les enjeux de développement durable, de respect de l’environnement et de biodiversité ont largement conquis les patrons des magasins de la grande distribution.
Depuis plusieurs années, les acteurs de la grande distribution ont décidé de permettre aux apiculteurs locaux d’élever des abeilles au-dessus de leurs supermarchés. Le but est d’intégrer leurs magasins dans une démarche en faveur de la nature et du développement durable, des valeurs qu’ils défendent profondément. Parmi d’autres arguments mis en avant : le respect de la biodiversité, le renforcement de la pollinisation ou encore le soutien aux acteurs locaux. Le miel que produisent les milliers de locataires des ruches est ensuite vendu dans les magasins.
Cette idée n’est pas nouvelle. Elle provient de l’enseigne Carrefour, qui, en 2011 via le magasin Market de Beaurain, a installé la première ruche sur son toit. Depuis, d’autres enseignes se sont également lancées dans cette démarche.
Intermarché a également lancé une expérimentation de production de miel local avec l’installation de 115 ruches sur les toits de 23 de ses magasins franciliens, suivi de 78 magasins dans la région qui distribuaient leur propre miel à la marque « Miel de nos toits ».
L’enseigne E.Leclerc s’y est également attelé en installant sa première ruche, qui compte 30 000 abeilles, sur le toit du centre E. Leclerc dans la ville de Sarrebourg. L’expérience s’est étendue à d’autres magasins sur tout le territoire français.
Pourquoi installer des ruches sur les toits des supermarchés ?
Avec cette démarche, les enseignes de la grande distribution contribuent à la préservation des abeilles. De plus, c’est un moyen de s’engager facilement pour la biodiversité. En installant les ruches sur les toits, les supermarchésobtiennent des points pour obtenir des labels et des certifications de développement durable.
Le miel produit par les ruches représente aussi un joli support de communication pour une enseigne. En effet, il est généralement distribués lors d’action de sensibilisation auprès des clients et du personnel dans plusieurs magasins. Certains enseignes, comme Carrefour, ont même installé des caméras pour intéresser les clients à cette démarche, et découvrir l’activité des ruches. Cette expérience encourage également la production locale.
Comment protéger les abeilles sur les toits des supermarchés
Avec Antoine Rochard, chargé de projet transition agroécologique et alimentaire au sein de la Fondation GoodPlanet, études sur la protection des abeilles dans les villes
En ville, le développement des ruches peut présenter quelques inconvénients majeurs. Pour les éviter et protéger les abeilles et favoriser le développement de la biodiversité sur les toits des supermarchés, il est conseillé de planter des fleurs ou des plantes mellifères (lavande, bruyère, acacia, tilleul, thym) qui va contribuer activement à développer les espaces d’accueil pour les abeilles et les pollinisateurs, car ces végétaux vont apporter de la nourriture aux abeilles et donc les attirer, de même que les haies mixtes composées de multiples espèces de fleurs comme les aubépines, les viornes, les épines-vinettes, les églantiers ou les prunelliers, etc.. Par ailleurs, il faut aussi penser à proposer des habitats et de l’eau aux abeilles. L’idéal est une assiette ou une petite coupelle remplie de billes de verre pour qu’elles puissent se poser sans risque de se noyer.