Ces derniers racontent le quotidien qu’ils vivent chaque année.
Les périodes de fin d’année sont denses pour les professionnels de la grande distribution. Dans une année 2020 particulièrement compliquée pour tous, les week-ends de décembre rappellent à quel point le rythme est soutenu.
L’adrénaline et la passion du commerce
Redoutés, les week-ends sont particulièrement noirs. « Il y a forcément beaucoup de monde dans les allées », explique ce manager de rayon. Cette densité de clients armés pour préparer les courses de Noël est aussi bien une source d’adrénaline pour les passionnés du commerce, que source de tensions dans les équipes.
Les passionnés du commerce (et il y en a beaucoup dans ce secteur) apprécient autant qu’ils redoutent cette période éminemment cruciale sur le plan commercial : « cela reste une expérience à vivre, car même si on n’empêchera jamais la folie, le stress et l’impolitesse des clients, il faut quand même le vivre une fois dans sa vie, car c’est tellement excitant et satisfaisant de voir la marchandise se vendre et de voir le travail de toutes ses semaines récompensé ! », reconnaît ce chef de rayon.
Certains reconnaissent même « s’éclater », boostés par l’adrénaline de la vente. Certes, « le grand rush est épuisant physiquement et mentalement », reconnaît ce responsable, « mais c’est ce qui rend le métier excitant ».
Les heures à rallonge
Derrière la passion du commerce, travailler sur le terrain rime à horaire à rallonge et pression supplémentaire dans un contexte forcément ultra-concurrentiel : « on n’a pas le droit à l’erreur sur cette période, c’est une période où les imprévus coûtent cher. Tout doit être à sa place, bien rangé », explique l’un d’eux. Cette période a de quoi donner l’impression « de passer tout son temps au boulot », complète un employé.
Les horaires sont aussi parmi les plus redoutés. La période des fêtes rime avec changement de rythme pour tous les salariés : « on change nos horaires pour deux semaines », explique cet employé, souvent « le jour de congé saute. On embauche à 3h au lieu de 5h. C’est dur physiquement, mais j’aime beaucoup cette période », ajoute-t-il néanmoins.
Le temple de la consommation de masse à son paroxysme
N’empêche que pendant plusieurs semaines, « stress, perte de sommeil » viennent alimenter le quotidien des acteurs du secteur, « et cette année plus que d’habitude », commente cet employé en faisant référence à l’année 2020 mouvementée qui a imposé au secteur de multiples changements.
Principaux responsables, les clients agressifs et impolis donnent des sueurs froides aux professionnels : « les clients sont stressés et nous le communiquent. Notre quotidien rime avec imprévus à gérer », explique cet employé tout en reconnaissant « l’importance de cette période pour le chiffre d’affaires du magasin ».
D’autres salariés confient également « s’oublier pendant les fêtes » : « on oublie que Noël est une fête de partage, de bienveillance… Quand on travaille en grande distribution, on ne partage pas ce moment, car on vit avec nos collègues. On se voit plus que notre propre famille… », s’attriste cette employée, « le business est au-dessus du bien-être de ceux qui rendent ce moment festif à la hauteur de ce que les clients attendent ».