Vous êtes salarié d’une grande surface ? Nous avons décrypté pour vous les points essentiels de la convention collective dont vous dépendez.
La Convention Collective du Commerce de Détail et de Gros à Prédominance Alimentaire (IDCC 2216) régit les conditions de travail dans la grande distribution. Ce guide détaille les points essentiels pour les 750 000 salariés du secteur.
Négociée entre employeurs et représentants des salariés, la convention collective régit, en complément du droit du travail, les règles applicables dans un secteur d’activité. À ce titre, la Convention collective du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire s’applique dans le domaine de la grande distribution.
Qu'est-ce que la Convention Collective de la Grande Distribution ?
La convention collective applicable à la grande distribution est la convention collective du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire. C'est ce texte qui fixe des règles spécifiques sur la maladie, les congés et autres sujets liés au travail qui sont souvent plus favorables que la loi.
Voici les secteurs considérés comme appartenant à l'ensemble Grande Distribution :
- les hypermarchés ;
- les supermarchés ;
- les supérettes ;
- les grands magasins ;
- les grandes surfaces spécialisées ;
- les magasins de hard discount.
Le rôle de la convention collective du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire consiste à régler les relations entre les employeurs et les salariés travaillant dans le secteur de la grande distribution.
Dans les grandes lignes, cette convention indique les salaires minimaux, négociés par les partenaires sociaux de la branche, affiche les grilles de salaire, évoque les congés payés ou encore les primes obligatoire.
La durée du temps de travail des professionnels en grande distribution
Votre contrat de travail précise votre temps de travail hebdomadaire. Celui fait l’objet d’aménagements, des règles existent pour assurer des temps de repos.
Le travail à temps plein
Le temps de travail hebdomadaire (en temps plein) est de 35 heures. Cela peut faire l’objet d’un aménagement en fonction de l’activité dans la limite d’une moyenne de 42 heures hebdomadaires sur une période de 12 semaines.
Le temps de travail quotidien ne peut pas dépasser 10 heures sauf dans certains cas exceptionnels :
- La réalisation d’inventaires : elle est limitée à 2 jours par an par collaborateur.
- Les interventions d’urgence : elles sont destinées à préserver la santé et la sécurité des salariés.
Dans ces deux derniers cas, une journée de travail peut compter 12 heures au maximum.
Le temps partiel
Il est au minimum de 26 heures par semaine sauf dans les cas suivants :
- Pour les étudiants de moins de 26 ans.
- Pour les salariés qui en font la demande expresse auprès de l’employeur.
Les temps de repos
Au quotidien, un temps de pause vous est accordé à l’issue d’un travail consécutif d’une durée d’au minimum 4 heures.
Chaque semaine, les collaborateurs peuvent disposer d’un temps de repos :
- D’une journée entière.
- À laquelle s’ajoute une journée ou deux demi-journées supplémentaires par roulement (matin ou après-midi).
Toutes les douze semaines, au minimum, un temps de repos de 48 heures incluant le dimanche est accordé. Ce délai est ramené à 8 semaines pour les employés qui travaillent le dimanche.
Les congés et absences du salarié :
En France, tous les salariés peuvent prétendre à 2,5 jours de congés payés par mois. La Convention collective du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire prévoit, en fonction de l’ancienneté des salariés, d’octroyer un complément. Elle précise, par ailleurs, les conditions dans lesquelles les collaborateurs peuvent s’absenter.
Les congés payés complémentaires
De 1 à 3 jours de congés payés complémentaires par an sont accordés aux collaborateurs comme suit :
- 10 ans d’ancienneté = 1 jour de congés payés complémentaire.
- 15 ans d’ancienneté = 2 jours de congés payés complémentaires.
- 20 ans d’ancienneté = 3 jours de congés payés complémentaires.
Les jours fériés
Chaque collaborateur peut prétendre à 7 jours fériés et chômés par an (incluant le 1er mai). Au-delà, les jours fériés travaillés font l’objet :
- D’un temps de repos (équivalent au temps de travail durant ledit jour férié) dans les 15 jours qui précèdent ou qui suivent le jour férié travaillé.
- Ou au paiement au taux contractuel, des heures travaillées durant ledit jour férié.
Les congés pour événements familiaux
La Convention collective en grande distribution fixe également les durées de congés applicables lors d’événements dits familiaux. Dans ces circonstances, le salarié a droit à une autorisation exceptionnelle d’absence :
Le mariage
- Si vous vous mariez : 4 jours ouvrés (+ 1 si vous avez plus d’un an d’ancienneté).
- Un de vos enfants se marie : 1 jour ouvré (+ 2 si vous avez plus d’un an d’ancienneté).
- Un de vos frères et sœur se marie : 1 jour ouvré si vous avez plus d’un an d’ancienneté.
En cas de décès
- S’il s’agit de votre conjoint : 5 jours ouvrés
- S’il concerne vos ascendants ou descendants directs (parents, enfants, conjoint de vos enfants) : 2 jours ouvrés
- Dans le cas du décès d’un grand-parent, d’un frère ou d’une sœur (ou de son conjoint), d’un parent (père ou mère) de votre conjoint, d’un petit-enfant : 1 jour ouvré
Hospitalisation d’un enfant et convalescence
Cet événement ouvre droit à 5 jours ouvré de congés non rémunérés.
Quels sont les salaires en grande distribution ?
Le niveau de rémunération dépend de plusieurs facteurs. Par ailleurs, elle peut faire l’objet de variations au gré de certains événements.
Quelles sont les grilles de salaires pour les salariés des enseignes Leclerc, Intermarché, Super U, etc. en 2023 ?
Si vous travaillez en grande surface, votre rémunération est établie sur la base d’une grille de salaires. Pour établir votre position au sein de cette grille, différents critères sont pris en compte.
- Le type d’emploi (préparateur, hôte ou hôtesse de caisse, employé commercial, etc.).
- Le niveau de compétences et de connaissances nécessaires à la fonction.
- Le degré d’autonomie et de responsabilité du salarié.
Voici le barème des salaires minima hiérarchiques mensuels et annuels bruts garantis en 2023
Niveau |
Taux horaire |
Salaire mensuel |
Salaire mensuel minimum garanti (SMMG)* |
Salaire annuel minimum garanti 12 mois (SMAG)**, *** |
Niveau 1 |
11,52 euros |
1.747,24 euros |
1.834,56 euros |
23.849 euros |
Niveau 2 |
11,52 euros |
1.747,24 euros |
1.834,56 euros |
23.849 euros |
Niveau 2 |
11,53 euros |
1.748,76 euros |
1.836,15 euros |
23.870 euros |
Niveau 3 |
11,53 euros |
1.748,76 euros |
1.836,15 euros |
23.870 euros |
Niveau 3 |
11,54 euros |
1.750,27 euros |
1.837,75 euros |
23.891 euros |
Niveau 4 |
11,55 euros |
1.751,79 euros |
1.839,34 euros |
23.911 euros |
Niveau 4 |
12,18 euros |
1.847,34 euros |
1.939,67 euros |
25.216 euros |
Niveau 5 |
12,851 euros |
1.949,11 euros |
2.046,52 euros |
26.605 euros |
Niveau 6 |
13,591 euros |
2.061,35 euros |
2.164,37 euros |
28.137 euros |
Niveau 7 |
17,652 euros |
2.677,28 euros |
2.811,08 euros |
36.544 euros |
Niveau 8 |
23,725 euros |
3.598,37 euros |
3.778,21 euros |
49.117 euros |
Quels sont les niveaux hiérarchiques en grande distribution ?
Du niveau 1 à 9, les postes diffèrent selon les expériences et les profils de chaque salarié. Voici à quoi correspondent les niveaux :
Statut employés/ ouvriers :
- niveau 1 : Employé(e) de nettoyage, gardien(ne), etc.
- niveau 2 : Employé(e) drive, hôtesse de caisse, réceptionnaire, etc
- niveau 3 : Chauffeur-livreur, ouvrier/ouvrière professionnel(le) (boulanger/boulangère, boucher/bouchère...), etc
- niveau 4 : Technicien(ne) SAV, comptable, etc
Statut Agents de maîtrise, techniciens :
- niveau 5 : Manageur(se) de rayon 1, responsable de magasin, secrétaire de direction, etc
- niveau 6 : Responsable d'équipe support, responsable de magasin 2, etc.
Statut Cadre :
- niveau 7 : Directeur(trice) de supermarché, responsable qualité, etc
- niveau 8 : Directeur(trice) d'hypermarché, directeur(trice) d'entrepôt régional, etc.
- niveau 9 : Cadre dirigeant
Quelles sont les primes possibles pour les salariés en grande distribution ?
Aussi appelée treizième mois, une prime annuelle peut être distribuée en une seule ou en plusieurs fois. Elle est versée aux salariés qui ont au moins une année d’ancienneté dans l’entreprise et sous réserve qu’ils n’aient pas eu d’absences en dehors des motifs légitimes (tels que l’arrêt maladie, les congés payés, les événements familiaux, etc).
D'autres primes selon possibles selon des accords définis par l'entreprise :
- prime sur intéressement
- prime de participation
- prime sur objectif
- plan épargne entreprise
Quelles sont conditions d’entrée et de sortie en grande distribution ?
À l’embauche, vous serez soumis à l’exécution d’une période d’essai. Dans le cas d’une rupture de votre contrat de travail, vous devrez effectuer un préavis.
La période d’essai
Dans la grande distribution, sa durée et ses conditions d’application dépendent directement de votre statut. Ainsi, si vous êtes :
- Employé(e) : elle durera 2 mois et ne sera pas renouvelable.
- Agent de maîtrise : elle sera de 3 mois et renouvelable pour une période de 2 mois.
- Cadre : elle sera au minimum de 4 mois et au maximum de 8 mois.
La période d’essai peut être interrompue à votre initiative ou à celle de votre employeur. Vous devrez respecter un délai de prévenance dont la durée varie entre 24 heures et un mois en fonction de votre temps de présence dans l’entreprise.
Le préavis de fin de contrat
Plusieurs raisons motivent la fin d’une relation contractuelle avec un employeur. Néanmoins, quel que soit le motif (démission, licenciement ou départ à la retraite), vous devrez effectuer un préavis dont la durée dépend de votre statut et de votre ancienneté. Ainsi, la durée du préavis varie de 1 à 3 mois. Par contre, si vous avez déjà retrouvé un emploi, vous pourrez être exempté du préavis sous réserve du respect d’un délai de prévenance (de 15 jours à 1 mois).
Quelles protections sociales pour les salariés en grande distribution ?
La Convention collective du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire prévoit de protéger les salariés dans certaines situations. En l’occurrence, on distingue 3 cas de figure.
Les arrêts de travail
Les arrêts de travail sont de différentes natures. La dégressivité du salaire dépend :
- De l’ancienneté.
- Du statut (ouvrier, agent de maîtrise ou cadre).
- Du motif de l’arrêt de travail (arrêt maladie, accident du trajet, accident du travail, maladie professionnelle).
- De la durée de l’arrêt de travail.
La maternité
Au-delà du 4e mois de grossesse, vous aurez la possibilité d’alléger vos horaires sans conséquence sur votre rémunération, en arrivant ¼ d’heure plus tard et en sortant ¼ d’heure plus tôt chaque jour.
L’assurance prévoyance
Si vous avez au moins un an d’ancienneté, l’entreprise pour laquelle vous travaillez souscrit pour vous une assurance prévoyance. Son objectif est de compenser la perte de revenu en cas de décès ou d’invalidité sous forme de capital ou de rente.
Le maintien de l’emploi en cas d’arrêt maladie
Si vous devez vous absenter pour maladie, votre employeur a l’obligation de maintenir votre emploi pendant un certain délai. Celui-ci dépend de votre ancienneté dans l’entreprise.
La Convention collective en grande distribution peut être amenée à évoluer. L’employeur doit mettre à disposition des salariés la dernière version à jour, de façon à ce qu’elle puisse être facilement consultée par tous.