Au début de la crise sanitaire, alors même que les clients déambulaient en masse dans les allées des magasins pour s’approvisionner en matière première, le ministre de l’Économie et des Finances invitait les dirigeants des enseignes à verser une prime de 1000 euros maximum aux salariés en deuxième ligne.
50% des salariés prétendent avoir reçu la prime
Quelques mois plus tard, environ 50% des salariés prétendent avoir touché la prime selon notre sondage (non officiel) sur Facebook. Le sondage a en effet récolté 13 900 votes en 48h, dont 49% de OUI et 51% de NON. Loin de considérer ce sondage comme une source viable à 100%, il donne tout de même une indication sur le versement de celle-ci. Et visiblement, elle est loin de faire l’unanimité ! Le versement de cette prime fait encore débat. Et surtout, elle semble versée au cas par cas.
Ils n’ont pas reçu de prime (et ne la recevront pas)
Sur le terrain, impossible de faire la différence. Qu’ils soient en CDI, en CDD, étudiants ou intérimaires, ils réalisent les mêmes tâches en rayon. De la vente, du rangement, de la mise en rayon…
Mais contractuellement, tout change. Une situation qui a un impact direct sur le versement de la prime. Pour cet intérimaire, le constat est amer : « j’ai été intérimaire pour le groupe Casino sur la période du 18 mars au 22 mai sans un seul jour de manque. Il fallait être présent au 10 juin pour la toucher…». Ce témoignage n’est pas un cas isolé. Le versement de la prime au sein des enseignes est souvent effectué au cas par cas.
La difficulté pour les contrats intérimaires c’est qu’ils n’appartiennent pas l’entreprise et sont là pour répondre à une hausse soudaine d’activité ou répondre à un remplacement : « la prime est attribuée aux salariés de l’entreprise. Un intérimaire travaille pour une agence d’intérim qui a un contrat avec l’entreprise. D’ailleurs, c’est souvent pareil pour les agents d‘entretiens, de sécurité qui sont aussi considérés comme des prestataires », explique ce responsable. Pour ces salariés qui n’appartiennent pas aux magasins, le constat est lourd. Le versement de la prime n’est certainement pas automatique.
Côté salariés, le versement de la prime n’est même pas d’actualité : « Aucun salarié chez nous n’a touché la prime. Le patron nous a simplement dit que nous avons juste fait notre travail, donc pas de quoi donner une prime. C’est normal pour lui qu’on soit là pendant la crise… », explique cette salariée.
Les agences d’intérim entre deux eaux expliquent la situation
Contactées par nos soins, les agences d’intérim confirment que le versement de la prime n’est pas de leur ressort. « Cette prime est au bon vouloir du responsable de la structure, y compris pour les intérimaires. Nous avons reçu plusieurs demandes de dirigeants qui nous ont confirmé vouloir la payer à nos intérimaires. D’autres non » explique cette chargée de recrutement pour une agence d’intérim qui travaille avec plusieurs enseignes différentes, avant de confirmer que « ce que dit la loi, c’est qu’il y a une égalité de traitement obligatoire pour les salariés permanents et pour les intérimaires dans une même enseigne. Malheureusement, ce n’est pas toujours respecté… ».
D’autres confirment l’avoir reçu
Au rayon des bonnes nouvelles, ils sont une poignée à affirmer avoir reçu la prime. « Au sein de notre Intermarché, tout le monde l’a eu, même les intérimaires (en fonction de leurs horaires bien sûr) ! Le patron s’y était engagé et a tenu parole », sourit cette employée de rayon.
Le versement de la prime semble très aléatoire et les pratiques diffèrent d’un magasin à l’autre : « nous avons touché la prime à hauteur du degré d’exposition aux clients », explique ce salarié d’une enseigne indépendante.