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Prime de 1000 euros : près de 75% des salariés de la grande distribution pensent qu’ils ne la toucheront pas

Malgré les propos rassurants des patrons d’enseignes de la grande distribution, les salariés du secteur cherchent encore des preuves sur le terrain.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Alors que le pic des personnes atteintes du Covid-19 approche, les professionnels sur le terrain craignent pour leur santé au risque de créer des pénuries d’effectifs.

Sur le terrain, ils sont en effet nombreux à remonter leur état d’âme et les difficultés rencontrées sur le terrain. Des mesures de précaution et de sécurité tardent encore à se mettre en place dans de nombreux supermarchés et hypermarchés. Alors que la vague des contaminés déferle sur la France, et que la grande distribution a connu ses deux premiers décès de professionnels, les salariés sont dans le flou et demandent des garanties.

Les récentes prises de paroles des patrons d’enseignes, pour récompenser les salariés pour leur mobilisation, ne sont pour eux que des effets d’annonce. Certains parlent même “d’opération de communication” et comme “moyen de garder la motivation des salariés”. Presque toutes les enseignes ont annoncé dans les médias, via des communiqués ou des lettres internes, le versement de cette prime. Souvent d’un montant de 1000 euros, elle vise à saluer “l’engagement et l’implication sans faille” dixit les termes de Ludovic Chatelais, Directeur Général de Cora.

Des primes pas vraiment d’actualité

Afin de mieux connaître leur avis sur le versement de cette prime, nous avons organisé un sondage pour savoir ce qu’ils en pensaient. Le sondage n’a rien d’officiel.

Méthodologie :

  • Nous avons mis en ligne un sondage via un Google Form.
  • Nous avons obtenu 1415 réponses en 24h.

Les primes de 1000 euros, que le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire invite les chefs d’entreprise au versement, fait beaucoup débat sur nos réseaux sociaux. Cette dernière ne fait pas l’unanimité auprès des professionnels du secteur.

La gestion de crise avant les primes

“Les primes ne sont pas d’actualité” insiste ce directeur d’une enseigne indépendante, “nous sommes déjà en gestion de crise face à des effectifs qui manquent. Les primes nous y penseront quand la crise sera terminée”.

Un autre directeur du magasin avouera une chose : “chez nous, le magasin sait être généreux avec les salariés. Il n’y aura pas forcément de prime, mais dans le magasin 25% des bénéfices sont redistribués aux salariés”.

“Carrefour et Auchan font du social” s’exprime ici un délégué syndical. “Non seulement ces deux enseignes suppriment des postes ces derniers mois mais en plus les salariés savent d’ores et déjà qu’ils n’auront pas de prime de participation et d’intéressement” en référence notamment aux magasins passés en location-gérance, aujourd’hui majoritaires. Les salariés de ces magasins “franchisés” ne semblent pas concernés par les annonces pour le moment.

Des professionnels pas convaincus

Ce sondage démontre le manque de confiance des salariés actuellement envers leur enseigne. “Cette prime, ne rêvons pas, nous ne l’aurons pas” regrette ici cet employé, “notre condition, nous la connaissions avant cette crise. Elle ne changera guère. Cette prime Macron reste un effet d’annonce, tout comme sa prime d’activité et autres…”.

Enseigne

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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