Et c’est en fréquentant les usines d’un grand industriel et les ouvriers d’usines que Lucie Basch a décidé de se lancer sur le marché du gaspillage alimentaire. C’est en Scandinavie qu’elle fera les rencontres qui vont tout changer pour elle. Elle décidera d’importer en France le concept To Good To Go au moment où la Loi Garot 2016 est promulguée en France en février 2016 « pour lancer le projet » dans l’Hexagone.
Too Good To Go c’est une application anti-gaspillage (dispo sur Android et Apple) qui met en relation des commerçants et les consommateurs. Les commerçants placent les invendus et les consommateurs peuvent les récupérer à des prix très attractifs. Elle s’adresse à des profils d’utilisateurs très différents : « il y a beaucoup d’étudiants, des jeunes actifs, des retraités qui vont avoir des horaires plus flexibles, des familles avec des enfants qui sensibilisent leurs parents ».
« On jette un tiers de ce que l’on produit sur la planète »
Le gaspillage alimentaire est décidément un combat de front dans le secteur de la grande distribution et de la grande consommation. Le gaspillage alimentaire est une réalité. Chaque année, 10 millions de tonnes d’aliments consommables terminent leurs courses à la poubelle. C’est dans ce contexte là, que Lucie Basch a cofondé en 2016 une start-up qui permet à des consommateurs de récupérer les invendus des commerçants et de la grande distribution a pris très réduits.
« Je suis rendu compte effectivement assez rapidement de la façon dont on produisait de l’alimentation aujourd’hui et que clairement notre système alimentaire était assez malade » nous explique Lucie avant de compléter « que le gaspillage alimentaire et des gros symptômes de cette maladie ».
Au sein des usines qu’elle a arpenté chez cet industriel « le gaspillage alimentaire n’était visiblement pas un problème, ça faisait juste partie du process de production », commente-t-elle. Engagée la femme jeune finira par tirer un constat et de mettre fin à son expérience auprès de l’industriel pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale afin « d’engager tout le monde » dans la lutte du gaspillage alimentaire et avec l’ambition « de changer les choses ».
Un complément au stickage et au don
L’application Too Good To Go est née de cette volonté de « trouver une solution très concrète est très simple pour permettre aux gens de s’engager contre le gaspillage alimentaire ». Dans un concept gagnant-gagnant, de 1, le commerçant peut écouler ses invendus et générer un nouveau flux de clients dans son magasin, et de 2, le consommateur peut récupérer des produits encore consommables à prix réduits : « en réduisant le gaspillage alimentaire on crée de la valeur économique » assure Lucie.
Cette solution se veut être « un complément au don et au stickage » effectué dans les commerces et en grande distribution « pour s’assurer un zéro déchet en magasin ». Cela ouvre la voie à deux aspects : assurer « des opportunités de cross-selling » et « mettre en avant une image engagée » auprès des consommateurs.
Un Pacte en France pour sensibiliser le consommateur « un pilier du changement »
En Janvier dernier, Too Good To Go a même signé avec 38 acteurs de la filière alimentaire un Pacte. Ce Pacte a pour idée « de clarifier toute la filière alimentaire derrière une clarification des termes (ndlr : DDM, DLC) auprès des consommateurs et une limitation du gaspillage dû aux dates ».
Too Good To Go veut s’affirmer « comme l’autorité de lutte contre le gaspillage alimentaire » en changeant « ce qui est possible de changer ».
De ce Pacte découlera en 2020 une « campagne de sensibilisation sur la différence entre la DLC et les DDM sur le long terme ». Finalement « on peut faire tout ce qu’on veut si on ne sensibilise pas le consommateur, ça ne servira à rien ».
Too Good To Go a la conquête des États-Unis
Sur 95% des paniers mis en ligne – et quasi 100% de ceux générés en grande distribution – sont récupérés par les utilisateurs de l’application. Une performance de taille qui démontre la demande réelle des consommateurs pour ce type de démarche offrant des produits à prix compétitifs : « nous-mêmes on ne comprend pas » sourit-elle.
Fort d’une communauté active de près 6 millions d’utilisateurs en France, l’application Too Good To Go, après avoir conquis le territoire 14 pays en Europe, s’attaque de l’autre côté atlantique afin de « de créer un mouvement mondial » ambitionne l’entrepreneure sur un marché « où il y a tout à faire ».