S’il y a bien un rayon dans lequel il est difficile de renouveler les effectifs et qui éprouve toutes les difficultés à attirer la nouvelle génération, c’est celui de la boucherie. C’est la raison pour laquelle la profession cherche à s’attirer une nouvelle image
La France compte près de 18 000 artisans bouchers et chaque année ce ne sont pas moins de 4000 postes qui sont à pourvoir explique notamment l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev). On aurait tendance à les imaginer systématiquement derrière un comptoir.
Réputé difficile et peu glamour, le métier de boucher a pourtant le vent en poupe et recrute à tour de bras. Sauf que, pour recruter de nouveaux profils, il faut au préalable déjà donner envie.
Rigueur, professionnalisme et patience
Car selon Gaëtan P., boucher de profession et passionné, le métier demande la rigueur, du professionnalisme, de la patience. Un métier qui comporte, reconnaît-il, de lourdes contraintes : travail physique, dans le froid avec un poids hiérarchique important car dans ce métier le transfert de compétences est essentiel. On ne devient pas un excellent boucher en 2 années d’apprentissage.
À cela, pour de nombreux jeunes, le sacrifice des contraintes n’est pas suffisamment compensé par le salaire proposé et les avantages qui vont avec. En cause : les horaires de travail, le travail les weeks-end et jours fériés.
Un métier qui offre pourtant de belles perspectives d’évolution
Devant cette baisse visible de demande de formation, il y a toutefois une embellie. Selon un reportage de BFMTV, de plus en plus de fils à patron reprennent l’activité de leur père. Des générations deux bouchers de père en fils conservent leur authenticité et perdurent.
C’est “un métier de passion” insiste un boucher interrogé sur le groupe Tu sais que tu viens de la grande distribution quand. Et un métier complet ajoute-t-il. Le quotidien de boucher n’est pas celui du professionnel derrière son comptoir en permanence, le tablier en sang. Le professionnel choisit ses produits, réalise la vente, gère un compte d’exploitation et développe sa clientèle.
Il y a peu de métier qui offre une telle palette de responsabilité. En ce sens, le métier de boucher se veut exigeant, mais permet d’évoluer rapidement. Les salaires peuvent grimper à 2000 euros après 3 ans de carrière selon la qualification. Seule contrepartie : il faut accepter de s’investir.
Une profession réservée aux Hommes ?
Là aussi, le métier souffre de quelques clichés culturels. Malgré la rigueur et la nécessité du travail physique, le métier de boucher n’est pas réservé qu’aux Hommes.
Selon certaines femmes de la profession, “certains client refusent parfois d’être servi par une femme”. Certes, “cela n’a rien de glamour pour une femme de scier des os” complète l’une d’ellse. ajoutant que cela “ne doit pas empêcher les femmes d’exercer cette profession”.
Parmi elle, découvrez Mélanie 24 ans, qui a passé une formation en alternance pour devenir bouchère.
Les boucheries boudées par les jeunes, mais ce métier n’est pas le seul
Si le métier souffre d’une mauvaise image, c’est aussi le fait d’un système éducatif qui a longtemps valorisé la filière générale au détriment des filières techniques et professionnelles. La réussite scolaire ces dernières années a été associé rapidement aux filières générales. Les bacs généraux étant le Graal pour de nombreux collégiens et lycéens.
Les métiers de boulangers et plombiers en pâtissent aussi de cette image ternie. Ces métiers peinent aussi à attirer.
Une tendance à la baisse de la consommation en viande des français
Cette perte d’attractivité est aussi dû à une tendance de fond en France : depuis 10 ans, les Français consomment moins de viande. Un chiffre en net recul depuis 10 ans assure Le Monde. La raison de cette désaffection tient de la prise de conscience environnementale et d’une hausse des prix.
Les nouveaux modes de consommation bousculent aussi le marché :
- d’une part, les récents mouvement vegan ont aussi contribué à ternir l’image des consommateurs de viande
- observation faite par le Crédoc, la nouvelle génération tend davantage à consommer des produits transformés comme les pizzas, les hamburgers et les sandwichs. Il est loin le temps des commandes d’entrecôte frites.