Alors pourquoi tant de clichés pour un métier qui a su évoluer positivement avec le temps ?
Une image à redorer
Le métier souffre encore d’une image peu valorisante auprès des jeunes, et trop souvent assujetti aux contraintes inhérentes au secteur. Mais contrairement aux apparences, le passage par la case chef de rayon est bien plus gratifiant sur un CV que bons nombres d’autres métiers à vocation commerciale et managériale. Il s’agit d’un métier complet qui nécessite une large palette de compétences : talent de négociateur, vrai sens des relations humaines, goût prononcé pour les chiffres, le métier nécessite une certaine maîtrise dans des domaines, certes aussi divers que variés, mais assurément complémentaires.
Un métier qui a changé
Les contraintes d’il y a 15 ans ne sont plus les mêmes. Même s’il y a 15 ans j’étais encore sur les bancs du collège. Le métier est malgré tout moins pénible et la logistique fait sans cesse de nouveaux progrès pour faciliter le travail des magasins. Hormis les réveils matinaux, le métier a beaucoup évolué et la concurrence accrue oblige les magasins à faire monter leurs managers en compétences. Les chefs de rayon deviennent de vrais experts de leur centre de profits.
Deux écoles
Deux écoles se distinguent : les indépendants et les intégrés. Chez les distributeurs indépendants, les chefs de rayon sont assimilés à de vrais chefs d’entreprise qui doivent rendre des comptes – en terme de chiffre d’affaires, de marge, de stock – à leur direction. Ils gèrent leur rayon en parfaite autonomie. La fonction prend des proportions en fonction de la taille du magasin et du chiffre d’affaires dégagée. C’est pourquoi un chef de rayon peut très bien gérer de 5 à 30 personnes rien que pour un seul rayon !
En parallèle, on retrouve le terme de « manager de rayon » caractérisé pour les responsables de rayons des distributeurs intégrés. Mais derrière ce nom un peu ronflant, les responsabilités sont bien inférieures que ceux de leurs acolytes indépendants. Les managers disposent en vérité de très peu d’autonomie et de liberté pour gérer leur centre de profit. La fonction se cantonne essentiellement au management et s’apparente à un poste de chef d’équipe qui se soit d’appliquer les plans de décisions de la direction nationale.
Une diversité de compétences
Comme dit plus haut, le terme de chef de rayon se s’arrête pas à la simple gestion des commandes et au remplissage des rayons. Parmi ses attributions, ce professionnel est entre autre responsable du merchandising, de la gestion des stocks, du marketing, des promotions, de l’animation d’équipe et de sa formation.
En fonction des enseignes et de son expertise, une plus grande latitude lui est accordée. Par ailleurs, avec l’expérience, ses attributions peuvent se voir élargit : il peut en effet être responsable rattaché au service qualité, au service communication, ou intégrer des groupes de travail et/ou commission pour l’enseigne en région, voire plus.
Un diplôme… et une personnalité
Le diplôme ne conditionne évidemment pas la réussite à ce poste. Il apparaît cependant nécessaire de détenir un Bac+2 minimum orienté commerce et management. Un bac+3 permettra une entrée plus facile sur le marché ; tandis qu’un Bac+4/5 assurera de belles responsabilités à la sortie de l’école, et accélérera le début de carrière.
Toutefois, plusieurs traits de personnalités sont indispensables pour réussir : parmi eux la curiosité, l’aisance avec les chiffres, un bon relationnel, le goût du challenge, et bien plus encore !
L’autre atout à disposer reste la mobilité. Difficile de faire carrière sans accepter de changer d’entreprise, de découvrir de nouvelles équipes, une nouvelle clientèle, d’autres mentalités… L’enrichissement de son expérience réside aussi dans sa faculté à s’adapter à tous ces changements.
Des perspectives certaines
C’est l’aspect qui caractérise le plus le secteur : l’évolution de carrière.
Un bon chef de rayon ou manager, peut se voir accéder à un poste de directeur en à peine 10 années d’expériences.
C’est un attrait non négligeable. Mais au préalable, l’évolution peut aussi bien être horizontale que verticale. L’important est chaque année d’augmenter la taille de l’équipe à manager. À 25 ans il n’est pas rare de se voir confier une vingtaine de collaborateurs.
Le fléau
Ceci dit, malgré tout l’attrait et l’intérêt que peut représenter ce métier, le manque de main-d’oeuvre constitue le fléau le plus difficile à résoudre pour le secteur. Ce fléau est le lot de beaucoup de magasins. Si certaines enseignes font de leur gestion managériale un atout, d’autres sont à la peine pour recruter, même pour des postes à responsabilités. Un fléau en somme qui peut aussi justifier une opportunité pour ceux qui veulent y faire carrière. Sachez qu’il y a de belles places à prendre à qui sait s’en donner les moyens.