C'est un fait, en 2025, la grande distribution peine à recruter et à fidéliser ses collaborateurs. Pour améliorer la rétention des salariés et renforcer l'attractivité des métiers, la formation devient un levier majeur.
Dans une série de trois épisodes, Cécilia Bloyet, fondatrice et co-dirigeante du groupe BGC, partage sa connaissance du terrain et son expertise sur ces transformations. Retour ci-dessous sur les moments clés de notre échange.
Des équipes en magasin sous-formées : un constat préoccupant
« La grande distribution a toujours eu la culture de la formation, mais elle est souvent concentrée sur les obligations légales : hygiène, sécurité… Ce qui laisse peu de place au développement des compétences », alerte notre invitée.
Or, avec des équipes souvent recrutées sans expérience spécifique, la nécessité de former aux techniques métier et à la relation client devient cruciale : « Trouver un primeur, un caviste ou un poissonnier de métier devient rare. Aujourd’hui, on embauche des gens pour leur savoir-être et leur motivation, en espérant les former sur le terrain ».
Former pour fidéliser : un investissement stratégique
La formation ne doit plus être vue comme une dépense, mais comme un outil de fidélisation des collaborateurs : « Avant, former était un investissement, aujourd’hui c’est une nécessité stratégique. Les collaborateurs doivent évoluer et se sentir valorisés, sinon ils partent. »
Parmi les formations les plus demandées aujourd’hui, BGC identifie plusieurs besoins clés :
- Techniques de vente et relation client
- Développement des gammes et mise en valeur des produits
- Sourcing et gestion des achats
« On assiste à une perte de compétences sur la gestion analytique et l’achat. Trop de rayons sont standardisés alors qu’ils pourraient se démarquer. »
Le turnover : un frein à la formation
L’un des principaux obstacles reste le turnover élevé dans les magasins. Comment investir sur des équipes qui ne restent pas ? « Le turnover est un problème global, qui va bien au-delà de la grande distribution. Mais pour limiter le turnover, il faut travailler sur la marque employeur et sur la montée en compétences des équipes », résume d'ailleurs notre invitée.
La clé est donc d’intégrer la formation dès l’embauche, avec des parcours clairs et engageants : « Un collaborateur bien formé est plus motivé, plus efficace et plus fidèle ».