Comment optimiser les espaces et agencements des points de vente

Série de trois entretiens avec Cécilia Bloyet de BGC Retail.
Comment optimiser les espaces et agencements des points de vente

Les super et hypermarchés de France retrouvent une seconde jeunesse. De nombreux points de vente ont récemment connu - ou vont le connaître - des rénovations majeures. Dans un contexte de concurrence accrue où les magasins cherchent à se différencier, il convient de réfléchir intelligemment à comment optimiser les espaces et l'agencement des magasins. Ce sont devenus des enjeux clés pour attirer les clients et améliorer leur expérience.

Dans une série de trois épisodes, Cécilia Bloyet, fondatrice et co-dirigeante du groupe BGC, partage sa connaissance du terrain et son expertise sur ces transformations. Retour ci-dessous sur les moments clés de notre échange.

Comprendre le magasin pour mieux l’aménager

Lorsqu’un projet de conception ou de rénovation est lancé, la première analyse réalisée par BGC repose sur le produit : « nous avons souvent face à nous un premier projet commercial où le client a défini ses univers et ses surfaces. Mais la réflexion stratégique sur la proposition commerciale est parfois encore floue ».

Cette approche consiste à analyser les points forts et faibles du magasin, en s’appuyant sur des critères tels que les rayons signatures, l’optimisation de l’espace et la différenciation concurrentielle.

Tous les magasins ont des rayons signatures où ils excellent, et d’autres où il faut progresser. Nous établissons une feuille de route pour concevoir des espaces adaptés aux ambitions du magasin. »

Taille et configuration du magasin : une approche sur-mesure

L’aménagement dépend bien sûr de la taille du magasin et de son emplacement. Un hypermarché rural de 10 000 m² n’a pas les mêmes contraintes qu’un magasin de proximité en centre-ville.

Ce qui est certain, c’est que tous nous vendent des mètres carrés. Mais la stratégie commerciale ne sera pas la même selon que le magasin est urbain ou rural, selon son environnement concurrentiel »

Cette diversité impacte aussi l’organisation des flux, la répartition des espaces de vente et les choix d’agencement : « entre les zones de traiteur, les frais emballés, la gestion des flux et l’expérience client, chaque paramètre compte dans l’élaboration d’un projet efficace », nous explique notre invitée.

L’essor du traiteur et des cuisines en magasin

Le marché du snacking et des plats préparés est en plein essor, obligeant les magasins à repenser totalement leur offre : « Aujourd’hui, certains magasins sont devenus de véritables unités de production. Ils centralisent leur cuisine et fabriquent pour leur point de vente, leurs drives et même pour d’autres magasins du groupe. »

Cette tendance, encore rare il y a cinq ans, s’est accélérée récemment avec une montée en gamme des offres proposées : « On voit un vrai passage du snacking basique à des produits plus premium, pour rivaliser avec des enseignes spécialisées comme Marie Blachère ou Feuillette. »

Décoration et attractivité : un levier puissant

L’ambiance visuelle joue aussi un rôle crucial dans l’expérience client et la mise en valeur des produits : « la décoration doit être au service du produit. On ne vend pas une viande comme un gâteau, l’agencement doit donc être pensé en conséquence. »

L’erreur classique est soit de sous-investir dans la décoration, rendant le magasin aseptisé, soit au contraire d’en faire trop, au détriment de la lisibilité des produits : « c’est comme au restaurant : la déco peut être superbe, mais ce qu’on retient, c’est ce qu’on a mangé. Un magasin, c’est pareil. »


En conclusion, réussir un agencement de magasin ne repose pas que sur l’esthétique. Il faut une stratégie claire, une offre bien pensée et une mise en scène qui valorise les produits.