Comment le projet X des franchisés de Carrefour met le modèle économique de l'enseigne sous pression

Les franchisés se disent prêts à négocier avec Carrefour, mais pour l'instant, silence radio.
Comment le projet X des franchisés de Carrefour met le modèle économique de l'enseigne sous pression

Depuis plusieurs années, Carrefour accélère la franchisation de ses magasins. Cette  transformation stratégique, souhaitée par Alexandre Bompard, vise à réduire son exposition capitalistique. Une façon pour l'enseigne de réduire ses coûts et de préserver ses marges dans un marché très concurrentiel. Aujourd’hui, 5870 magasins sur les 6468 en France sont franchisés, couvrant l’ensemble du réseau de proximité et des Cash & Carry.

Mais, car il y a un mais, cette mutation ne se fait pas sans heurts - ou plutôt sans écoute et dialogue. Les relations entre Carrefour et ses franchisés se sont détériorées, au point que certains d’entre eux ont décidé de prendre leur indépendance sur une partie de leurs achats. Ils sont d'ailleurs nombreux sur Linkedin à interpeler les dirigeants de l'enseigne au sujet de leurs quotidiens d'entrepreneurs. Malgré cela, silence radio. C'est d'ailleurs une des épées de Damoclès qui pèsent sur l'enseigne dixit cette récente enquête.

Pour se faire entendre, l’Association des Franchisés Carrefour (AFC), qui regroupe 260 magasins, a décidé d'aller plus loin dans leur fronde. Ces derniers viennent en effet de lancer le « Projet X », un système d’approvisionnement alternatif pour contourner les conditions commerciales imposées par Carrefour, leur maison-mère. Ce projet pourrait nuire aux performances opérationnelles et financières du groupe. Explications.

Le "Projet X" : un premier pas vers l’indépendance des franchisés

Selon plusieurs sources, l’initiative permettrait aux franchisés d’acheter jusqu’à 200 millions d’euros de marchandises ailleurs, réduisant leur dépendance à Carrefour de 10 à 15%. Cet « ailleurs » n'a pour le moment pas été divulgué, il s'agirait d'un autre distributeur. Cette alternative pourrait générer jusqu’à 100 000 euros de marge supplémentaire par an pour un Carrefour City ou Contact.

Pour l'instant Carrefour n'a pas réagi à cette agitation médiatique. Le groupe rappelle toutefois que les franchisés ont toujours eu la possibilité de se sourcer ailleurs, tant que cela respecte les engagements contractuels. Cependant, la montée en puissance d’un système d’achat coordonné inquiète l’enseigne, qui surveille de près l’évolution de cette fronde.

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