À ceux qui rêvaient peut-être d'un magasin 100% autonome, d'un libre-service automatisé, de caddie 100% connecté déployé à l'échelle nationale ou encore d'expériences shopping futuristes, le futur de la grande distribution ne ressemble pas encore tout à fait à cela.
La réalité est qu'elle est bien en profonde transformation. Mais les changements opérés sont souvent plus visibles en profondeur qu'en surface. Cette transformation est inévitable et cela oblige les enseignes à repenser leur modèle. parmi les factures influentes sur le futur de la grande distribution, on retrouve :
- L'inévitable inflation combinée à la baisse du pouvoir d'achat : bien que les prix alimentaires aient cessé d'augmenter fortement, les Français continuent de ressentir l’impact des hausses cumulées, ce qui représente de 15 à 20% d'augmentation sur 3 ans (on a tendance à oublier qu'une baisse de l'inflation ne signifie pas que les prix baissent, juste qu'ils augmentent moins vite). Cette inflation entraine une diminution des volumes achetés et de nouveaux arbitrages dans les dépenses ;
- Évolution des modes de consommation : Les hypermarchés traditionnels, historiquement au cœur des habitudes d'achat dès années 70 jusqu'aux années 2000, subissent une désaffection liée à leur modèle perçu comme obsolète, trop grand et peu attractif ;
- Diversification des canaux et déplacement des dépenses : l'émergence de nouvelles alternatives, comme le commerce en ligne (exemple : Quitoque, Hellofresh, La Fourche), le drive, les enseignes spécialisées (Action, Amazon) ou les magasins de proximité, modifie profondément les habitudes des consommateurs. À cela, il faut aussi compter les dépenses effectuées dans la restauration rapide qui gagnent de nombreuses parts de marché (ndlr : +5,6 % d’ouvertures de points de vente et forte croissance des boulangeries, des coffee shops et des enseignes Marie Blachère, Paul et Boulangerie Ange, qui, grappillent des parts de marché à la grande distribution).
Dans ce contexte, la grande distribution doit trouver sa place et donner des réponses aux consommateurs en matière de prix, de qualité, mais aussi de services.
Tendances de consommation : recherche du meilleur rapport qualité-prix et des consommateurs fragmentés
Premier état des lieux, les enseignes de la grande distribution doivent s'adapter aux nouvelles tendances de consommation. Surtout, elles doivent s'adapter rapidement.
Voici trois tendances clés à retenir.
1, les consommateurs consomment moins et font des arbitrages budgétaires. Pour être plus précis :
- Les ménages dépensent globalement autant, mais achètent moins en volume, privilégiant des produits moins chers ;
- Les marques de distributeurs et les produits essentiels sont en hausse, tandis que les produits frais (viande, poisson, légumes) et les produits premium sont en recul. Souvent de 20 à 30% moins chères que les marques, elles atteignent 35% des achats en PGC-PFLS.
« L’inflation alimentaire se calme, mais les prix restent à des niveaux élevés et ne reviendront pas à ceux d’avant la crise », Dominique Schelcher
2, les consommateurs recherchent encore et encore le meilleur rapport qualité-prix :
- Les consommateurs adoptent une approche duale : d'un côté on a ceux qui cherchent les bonnes affaires pour certains produits tout en se permettant des achats « plaisir » sur d'autres.
3, la consommation est plus fragmentée
Fut un temps où les consommateurs étaient fidèles à une enseigne et ils effectuaient la majorité de leur achat en un seul lieu. Dans l'ère moderne, les consommateurs « picorent » entre différents formats (hard discount, e-commerce, magasins spécialisés) et multiplient les lieux d'achat pour optimiser leur budget.
Un maitre-mot donc : s'adapter.