En 2030, la grande distribution sera le secteur le plus créateur d’emploi

La grande distribution recrute en masse, mais peine à redorer son image.
En 2030, la grande distribution sera le secteur le plus créateur d’emploi

La grande distribution en France, si on compte les personnels en magasin (environ 650 000 salariés), dans les centrales et tout l'écosystème autour, cela représente près de 4 millions de personnes.

Premier employeur de France, la grande distribution est essentielle dans la vie des consommateurs. Portée par de nouveaux modes de consommation, le secteur vit une profonde mutation. Une aubaine pour transformer et créer de nouveaux métiers, tout en gardant les fondamentaux du commerce.

Les classements des entreprises qui suscitent l’intérêt et l’attraction des professionnels en quête d’opportunités révèlent des tendances de fond sur le dynamisme de certains secteurs d'activités. La grande distribution figure souvent en bonne place de ces palmarès.

« En 2023, parmi les dix entreprises les + recherchées par les candidats sur leboncoin, quatre d’entre elles appartiennent au secteur de la grande distribution, tandis que deux font partie de grands groupes d’intérim », Pauline Roche, Directrice du marché Emploi chez leboncoin

En 2030 - et c'est dans pas si longtemps - le secteur sera le plus dynamique en termes de création d'emploi.

Défi n°1 : Attirer, recruter et fidéliser les candidats de demain

Pour porter le dynamisme du secteur, la grande distribution a besoin de bras et de cerveaux. C'est là que le bât blesse, car depuis une décennie, les CV ne s'empilent plus sur les bureaux. Les jeunes actifs désertent le commerce et boudent les appels du pied des enseignes qui promettent des conditions de travail favorables, des évolutions de carrière tout en brandissant une image d'entreprise responsable.

Malgré les efforts, le secteur peine à attirer. Le marché de l'emploi doit faire face à deux dynamiques :

  • les intégrées (Carrefour, Auchan, Monoprix, etc) qui ont une stratégie de marque employeur à l'échelle nationale et dont les magasins suivent une politique et une culture d'entreprise commune. Ici, un budget conséquent est alloué, mais sans un angle local ;
  • les indépendants (Leclerc, Intermarché, Coopérative U) où chaque magasin est géré par un chef d'entreprise indépendant. Ici, les budgets sont moindres pour développer sa marque employeur. Les magasins ont des cultures d'entreprise différentes. Ils optent le plus souvent pour des solutions de recrutement en circuit court.
Sur les conditions de travail, il faut en finir avec les préjugés, Nathalie Bordais, E.Leclerc sur AEF Info

En outre, le CDI n'attire plus. Si pour 85% des recrutements prévus dans le secteur concernent des CDI, les candidats manquent toujours à l'appel. Et quand ils sont embauchés, il ne reste que quelqu'un à la fin. « On peine à garder nos alternants par exemple, pourtant ils représentent l'avenir pour nous », souligne ici un manager drive.

La grande distribution souffre aussi d'une comparaison avec d'autres secteurs qui promettent une flexibilité que la grande distribution ne peut offrir et que la seule rémunération ne suffit à combler : la semaine de 4 jours, la flexibilité, le télétravail sont autant d'aspects du métier incompatible avec la vie du commerce.

Marque Employeur : trois stratégie d’enseignes pour attirer des candidats
Zoom sur trois enseignes qui font les yeux doux aux jeunes.

Les bouchers et des postes de Direction parmi les profils les plus recherchés

Deux métiers sont activement recherchés par les magasins :

  • les bouchers et même plus largement les métiers de bouche ;
  • les postes de direction de magasin, qui, avec une pyramide des âges favorables, voient une nouvelle génération prendre les commandes d'un point de vente ;

Pour le premier (les métiers de bouchers), dans 90% des magasins, les magasins ont des difficultés à recruter. Mais cela vaut aussi pour des boulangers, des pâtissiers où les profils sont rares et la concurrence locale accrue : « la concurrence sur les emplois qualifiés est d'autant plus fortes en zone urbaine. Il y a plus d'opportunités au m2 dans les grandes villes qu'en zone rurale », nous explique d'ailleurs en off un adhérent de magasin. Aussi, un chef boucher doit avoir une double compétence : celle du savoir-faire et celle du manager, un profil rare sur le marché.

Pour séduire ces professionnels, les magasins n'hésitent plus à proposer des salaires attractifs. Un chef boucher peut commencer à 1900 et toucher jusqu'à 3900 euros.

Pour le second, les postes de directions sont aussi très recherchés. Selon les profils, les salaires de directeur grimpent rapidement. Celui est responsable de la gestion financière et surtout du management des équipes.