Ces choses que les salariés auraient aimé savoir avant d'entrer en grande distribution

Et vous, avec le recul, quelles sont les choses que vous auriez aimé savoir avant d'entrer en grande distribution ?
Ces choses que les salariés auraient aimé savoir avant d'entrer en grande distribution

Au début, la grande distribution ça surprend. Certains commencent par un job saisonnier. D'autres, par un contrat d'alternance. D'autres un peu par hasard en attendant peut-être mieux. La grande distribution est loin d'être le premier choix, mais c'est un secteur qui promet de belles perspectives selon les enseignes.

Passé plusieurs années sur le carrelage, certains salariés sont depuis entrés dans le rang. Ils ont construit une famille, acheté une maison... l'âge de raison est là et les ambitions du début de carrière s'éloignent.

Entre ceux qui adorent et ceux qui la redoutent, on a demandé aux salariés de nous livrer en toute sincérité ce qu'ils auraient aimé savoir avant de rentrer en grande distribution.

« C'est un métier passion », Renald, manager de rayon fruits et légumes. « Quand vous n'avez pas la passion, c'est facile de voir les mauvais côté du métier. C'est sûr qu'il y en a, mais je gère mon rayon avec mes équipes en totale autonomie. On me laisse faire ce que je veux, je ne trouverais jamais ça ailleurs ».
« Il faut se faire respecter de suite », Damien, directeur. « J'ai commencé employé, mais très jeune j'ai posé des limites claires avec ma hiérarchie. Je  donne si on donne en retour. Au final, je travaillais dur et j'ai eu la confiance de mon boss. Aujourd'hui je dirige son magasin ».
« Il y a des magasins qui placent l'humain au coeur de leur politique sociale », Alexia, manager. « J'ai la chance d'être dans un magasin engagé sur les questions sociales, sur la place des femmes dans l'entreprise. Quand vous intégrez un magasin comme ça, c'est génial »
« Tout le monde ne veut pas évoluer », Marie, employée de rayon : « il y en a pour qui travailler en grande distribution, c'est juste faire son taf et rentrer chez soi ». « Faut arrêter de prôner l'évolution, pour moi c'est juste des problèmes en plus ».
« L'herbe n'est jamais plus verte ailleurs », Marion, employée adjointe. J'ai connu 3 magasins, 3 enseignes différentes. On croit toujours que c'est mieux ailleurs, mais en fait chaque magasin a ses avantages inconvénients.
« La relation avec les collègues c'est la clé », Estelle, employée. « Avec ma collègue, on est comme des soeurs, on travaille dans le rayon d'à côté et sans elle ma vie au magasin ne serait pas pareille »
« Il faut négocier son salaire dès le début, après c'est trop tard », Clément, manager. Négocier son salaire ça doit se faire dès l'entretien, « c'est souvent plus difficile de demander une augmentation de salaire quand vous y êtes et les occasions d'échanger avec votre patron se feront plus rares ».
« Il faut être patient », Romain, manager adjoint. Une vie dans une entreprise c'est long. Avant d'évoluer, « il faut savoir faire ses preuves » et démontrer son implication. «  Ça peut prendre 2 à 5 ans » avant d'avoir le poste convoité.
« Un bon gestionnaire ne fera pas forcément un bon manager », Thibault, ex-manager. « Un manager c'est d'abord quelqu'un qui sait nouer des relations avec les autres. Moi, j'étais un bon employé, mais trop solo. Je n’ai pas aimé manager ».
« Évoluer dans l'entreprise ne dépend pas que de toi », Luc, adjoint de rayon dans un magasin de proximité. « J'aimerais devenir manager, mais je sais qu'il y a peu de place. Il y a 2 cadres pour 15 salariés. Le magasin a une bonne ambiance, je préfère attendre patiemment qu'un des cadres soit muté ».
« Si vous venez avec la boule au ventre, c'est déjà le signe qu'il faut partir », Céline, hôtesse. « J'ai eu plusieurs managers qui m'ont reproché que je n'allais pas assez vite. Je vis très mal le stress et j'ai un léger handicap moteur. Mais pendant des années j'ai eu peur de partir par peur de ne pas trouver autre chose ».
« Travailler en rayon ne remplace pas une salle de sport », pseudo El Mos. « Ok on bouge toute la journée, mais on fait de très mauvais mouvements. Moi après le taf, je vais à la salle 2-3 fois par semaine pour vraiment me muscler ».
« Les clients vous manquent de respect en permanence », Mathieu, employé, « et c'est de pire en pire »
« On est tous remplaçables, mais c'est plus difficile qu'on ne le pense », Cathy, employée, « mais c'est plus difficile qu'on ne le pense »
« Devenir manager n’est pas une fin en soi », Éric, manager. Prendre la responsabilité n'est pas le désir de tous. « Il y a d'autres façons de s'épanouir en grande distribution sans à avoir géré une équipe ».
« Ce n’est pas celui qui travaille le mieux qui sera promu, mais celui qui sera le plus politique », Mess, employée.
« Le diplôme n'est pas le meilleur atout », Laura, employée qui a une Licence en Gestion. « Avec le temps, je me rends compte que le diplôme n'est qu'un bout de papier ».
« Il faut écouter son corps », Cynthia, employée. « Je venais de signer un CDI. J'ai eu des douleurs aux poignets avec le canal carpien et j'ai trop attendu pour me faire diagnostiquer en me disant que ça passerait. J'avais peur de me mettre en arrêt, car je ne voulais par perdre la confiance du directeur. Au final, j'ai été arrêté un an et je ne serai plus jamais à 100%. Votre santé d'abord, le travail après »
« Les entreprises familiales sont les pires », Julie, responsable de rayon. « il faut protéger sa vie privée, ne jamais trop en dire, ne pas faire copain-copain, car le jour où il faudra faire plus d'effort, c'est toi qu'on appellera ».
« Il ne faut pas s'attacher trop à son entreprise », Armelle, responsable administratif. « C'est important de ne pas trop s’attacher à son entreprise. J'ai vu des collègues passer à côté d'opportunité ailleurs, mais qui restait, car ils espéraient avoir une promotion ».
« La formation est un droit, il faut demander d'en faire », Alex, employé. « Chaque année, je demande à faire telle ou telle formation, cela devrait être obligatoire de se former ». 
« Il ne faut pas avoir peur d'en sortir », Alexis, ex-manager devenu commercial GMS. « Il y a une vie après la grande distribution. Ce n’est pas facile de la quitter, car on n'est plus sûr de ces compétences, mais en vrai y'a des opportunités dans le commerce ». 
« Personne ne t'oblige à être pote avec tout le monde », Leiticia, employée. « Faut se méfier des entreprises où tout le monde est ami. Un magasin c'est un nid à commérages. Quand tu fais une confidence à un collègue, tu peux être sûr que tout le magasin sera au courant ». 
« C'est à mon travail de s'adapter à mon quotidien », Myriam, adjointe caisse. « À la naissance de ma fille, j'ai demandé à commencer plus tard, car je ne trouvais pas de solution de garde. On m'a refusé et c'est mon conjoint qui a dû s'adapter. Maintenant que je suis séparé du papa, je regrette et je me sens fautive d'avoir sacrifié ce temps-là ».
« La reconnaissance, ça n'existe pas », Claudine, hôtesse de caisse. « Jamais fait une erreur de caisse en 20 ans. Jamais un retard. Toujours là pour dépanner quand une collègue pour bouger son planning. Et pour moi, rien, pas de mots de gentillesse. Je reste parce que je suis à 5 ans de la retraite, mais si j'étais plus jeune je serai déjà parti ».