C'est une pratique devenue monnaie courante depuis des années en grande distribution. Lors des périodes de négociations annuelles, souvent tendues entre industriels et distributeurs, les magasins - souvent les indépendants - contournent leurs centrales d'achat pour s'approvisionner par eux-mêmes à travers des grossistes européens. On appelle cela aussi le « marché parallèle » ou le « marché gris ».
Et chaque année, c'est presque la même rengaine pour le Coca-Cola. Produit star des rayons, presque un indispensable d'ailleurs, les chefs de rayon ne se voient pas se passer de la boisson gazeuse sous prétexte que les négociations ralentissement ou stoppent les approvisionnements.
Pour éviter les ruptures de rayon, les magasins n'ont ainsi pas vraiment le choix que d'importer.
Du coca-cola polonais, ou tchèque, souvent appelé à la rescousse pour éviter les ruptures en rayon
Pour les consommateurs, le changement est mineur. La bouteille est quasi la même. Mais a y regarder d'un peu plus près, on peut apercevoir un langage peu commun, des mots venant tout droit de l'est, « recykluj mě » comme sur cette bouteille.
Cette pratique de la grande distribution d'importer du Coca-Cola de l'est de l'Europe est une habitude pour les chefs de rayon : « chez Intermarché, on le fait à chaque période de négociations. Avec un peu de chance, tu trouveras un mot en français », explique un manager en faisant référence ici à l'étiquette française parfois collée sur la bouteille, « et puis le Coca-Cola c'est notre produit appel, impossible d'en manquer », ajoute-t-il. « Chez U, c'est du Coca-Cola tchèque actuellement dans les rayons », commente un autre.
D'autres chefs de rayon, privilégient plutôt de stocker 2 à 3 mois d'avance pour se prémunir de cette situation : « en général avec les fêtes, les réserves ont de la place, c'est plus simple pour stocker », commente un confrère.
Qu'ils viennent de République tchèque, de Pologne, d'Arménie ou de Roumanie, ces Coca-Cola reviennent d'ailleurs souvent moins chers aux distributeurs, transports compris : « les prix sont souvent plus compétitifs qu'en France, transport inclus », précise ici un autre chef de rayon.
Ce « marché parallèle », qui peut intriguer les consommateurs, reste toutefois totalement légal tant qu'il respecte les règles du commerce, de l'hygiène et de l'information aux consommateurs.