Fraichement arrivée en France et fièrement annoncée par Carrefour à la rentrée 2021, l'enseigne Supeco peine à convaincre sur le marché discount. Malgré une ambition affichée et un souhait « d'expansion » rapide sur tout le territoire, force est de constater que les chiffres sont bien loin des attentes.
Chiffre d'affaires, nombre de magasins, rentabilité : retour sur 6 questions sur Supeco .
Supeco, une enseigne qui se veut « soft-discount »
Propriété de Carrefour, Supeco se positionne comme une enseigne Soft-discount. La promesse affichée est de proposer des produits à plus bas prix que dans les supermarchés traditionnels. Les magasins de 1200m2 en moyenne offrent plus de 4000 produits alimentaires.
Supeco souhaite proposer une offre dite de soft discount, autrement dit des magasins positionnés un peu au-dessus que Lidl ou Aldi. « Comme Lidl et Aldi, nous proposons du 'soft discount' : des magasins un peu plus élaborés tout en gardant l'essentiel, des prix bas », expliquait d'ailleurs en 2021 Éric Bouin, Directeur Supeco France.
Cette politique de prix était rendue possible par « un modèle de distribution basé sur des couts opérationnels bas », confirmait l'ancien patron de l'enseigne. Supeco ce sont aussi des produits dans des cartons ou sur palettes, aucune musique d'ambiance et des emplacements situés en périphérie des villes. Autant de choix qui permettent à l'enseigne de faire des économies et de justifier - en tout cas sur le papier - des prix bas.
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Un énième nouveau dirigeant
Supeco c'est aussi un jeu de chaise musicale. Depuis 2021, 4 directions ont pris place. D'abord Bruno Lebon, puis Eric Bouin, ensuite Boris Cuvillier et maintenant David Aguiar, récemment intronisés le mois dernier.
David Aguiar remplace son prédécesseur moins de 2 ans après être arrivé. De source interne, ce dernier a « changé la stratégie et le concept Supeco comme on change de chemise », nous explique-t-on, « les décisions étaient uniquement court-termistes tout en essayant de soigner la 'communication' », nous raconte-t-on.
300 magasins envisagés et « seulement » 33 magasins en France en 2023
Bien loin du nombre de 300 Supeco en France en 2022, Supeco compte à ce jour 33 magasins. La volonté d'expansion de l'enseigne se fait pour le moment au compte-goutte.
Voici la liste complète des magasins Supeco en France :
- Noyelles Godault
- Martin Lez Tating
- Valenciennes
- Onnaing
- Oustreau
- Hazebrouck
- Fouquieres Les Bethunes
- Creil Saint Maximin
- Arras
- Ronchin
- Roncq
- Gap
- Gardanne
- Marseille Consolation
- Marseille La Viste
- Marseille Plombieres
- Puget Sur Argens
- Creusot
- Corbas
- Rumilly
- Nevers
- Roanne
- Chenevre
- Audincourt
- Bourgoin
- Mont Saint Martin
- Saint Avold
- Buchelay
- Vert Saint Denis
- Verdun
- Reims
- Sezanne
- Louviers
Seulement trois magasins dépassent les 5 millions de chiffre d'affaires annuel en 2022
Selon nos informations et relayé dans une enquête du Parisien, Supeco peine à décoller en France. Avec 105 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés en 2022 (contre 126 objectivés), rares sont les magasins à dépasser les 5 millions de chiffres d'affaires annuels.
Voici les chiffres d'affaires réalisés par les magasins Supeco en 2022 (classés du plus performant au moins performant) :
Magasin | Chiffre d'affaires 2022 (en K€) | |
1 | Marseille Plombières | 6201 |
2 | Corbas | 5560 |
3 | Outreau | 5295 |
4 | Onnaing | 4854 |
5 | Marseille La Viste | 4796 |
6 | Valenciennes | 4393 |
7 | Rumilly | 4307 |
8 | Gardanne | 4265 |
9 | Noyelles | 4074 |
10 | Buchelay | 3721 |
11 | Marseille consolation | 3716 |
12 | Puget Sur Argens | 3715 |
13 | Saint Martin | 3384 |
14 | Reims | 3181 |
15 | Chenove | 3121 |
16 | Louviers | 3014 |
17 | Arras | 2998 |
18 | Gap | 2755 |
19 | Le Creusot | 2723 |
20 | Fouquières | 2578 |
21 | Verdun | 2551 |
22 | Hazebrouck | 2412 |
23 | Nevers | 2366 |
24 | Creil | 2239 |
25 | Bourgouin Jailleux | 2189 |
26 | Roncq | 2179 |
27 | Roanne | 2156 |
28 | Audincourt | 2066 |
29 | Ronchin | 2034 |
30 | Saint Avold | 1833 |
31 | Vert St Denis | 1775 |
32 | Mont St Martin | 1583 |
33 | Sézanne | 1178 |
Une rentabilité en suspens
Si côté chiffre d'affaires, les attentes sont loin d'être au rendez-vous, la rentabilité elle-aussi peine à suivre. « Les pertes sont abyssales » soulignent un proche du dossier, « le modèle Supeco consiste à être moins cher étant discount. Mais le constat est terrible », déplore-t-il, « Carrefour revend tellement cher à ses franchisés, que les magasins ne sont pas si discount. Les magasins sont par exemple bien plus chers que Leclerc par exemple ».
Quel avenir pour Supeco ?
Compte tenu des chiffres et de la situation, il est à ce jour difficile de comprendre pourquoi Carrefour s'entête avec un concept Supeco qui peine à trouver sa place et qui cumule des pertes importantes.
Le successeur de Rami Baitieh, Alexandre De Palmas devra sans doute trancher sur l'avenir de Supeco en France. L'éventualité de passer tous les Supeco en Hmarket pourrait être très rapidement relancée, comme il avait été envisagé de le faire courant 2022.