Le rachat du groupe Casino, dont l’accord de principe a été signé fin juillet dernier, suit son cours. Le timing est respecté, et les trois repreneurs Daniel Kretinsky Marc de Lacharrière et Attestor promettent de protéger les emplois, les sièges et les actifs avec pour objectif de restructurer les finances du distributeur stéphanois.
Endetté à hauteur de 6,4 milliards d’euros, le groupe Casino a conclu, vendredi 28 juillet 2023, un accord de principe avec les repreneurs Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière, le fonds anglais Attestor et ses principaux créanciers. Cet accord, qui devrait sauver le groupe de distribution stéphanois, est sur les rails.
Le trio d’acquéreurs va restructurer financièrement le groupe Casino en injectant 1,2 milliard d’euros frais à son capital et en réduisant sa dette de 5 milliards d’euros. Ils comptent aussi céder les activités du groupe en Amérique latine.
Prévu entre 2023 et 2027, l’accord de principe veut éviter toute précipitation afin de permettre au groupe Casino de se relancer sereinement. Il ne s’agit pas de pallier l’urgence, mais de créer un business plan qui performe à long terme.
En septembre, Daniel Kretinsky et consort ont finalisé un « accord contraignant » avec les créanciers. Une démarche qui implique de travailler avec des fonds d’investissement, des grandes banques et des acteurs institutionnels.
Les repreneurs doivent maintenant trouver les leviers permettant de relancer les activités commerciales du Groupe. Ils discutent aussi avec les créanciers détenant une dette non garantie afin de les convaincre de rejoindre l’opération. Une autre grande étape consistera à organiser dès cet automne une assemblée générale durant laquelle les actionnaires approuveront, ou non, l’accord contraignant.
Les créanciers pourront aussi voter un plan de sauvegarde accéléré à la mi-décembre. Le tribunal de commerce devra ensuite valider ce plan courant janvier. L’opération devrait ensuite aboutir deux mois plus tard, soit en mars prochain.
Daniel Kretinsky, Marc de Lacharrière et Attestor, qui possèderont 53% du groupe Casino au premier trimestre 2024, se montrent confiant pour l’avenir. Ils comptent relancer les hyper et supermarchés du Groupe, rehausser les ventes des commerces de proximité, rénover les points de vente, tester des concepts inédits, transformer Cdiscount en place de marché, ou encore développer l’offre de produits frais et l’offre en marques propres. Le trio va investir 2,4 milliards d’euros d’ici 2 ans, soit 400 millions d’euros par an. Ils injecteront aussi 379 millions d’euros en 2024.
Les repreneurs se montrent aussi rassurant quant à la viabilité future du groupe Casino. Le siège social est par exemple maintenu à Saint-Etienne, et les 50 000 emplois en France sont préservés. Les associés vont aussi renforcer les équipes, un bon point alors que les effectifs ont chuté de 10% depuis deux ans.
Autant d’engagements qui ont convaincu Jean-Charles Naouri, désormais ancien PDG du Groupe (il conserve 0,15% du capital de la maison mère Rallye) d’acter sa vente. « J'ai mis toute mon énergie à faire en sorte que le groupe Casino, dont la situation financière était compromise, ne soit plus dans cette situation. Les actifs du groupe, les magasins et les équipes ne sont pas touchés. J’en suis satisfait et je pense avoir fait mon devoir. Mon honneur c’est de transmettre le groupe dans son intégrité, c’est une promesse morale faite à Antoine Guichard (petit-fils de Geoffroy Guichard, fondateur du groupe Casino) qui méritait que l’on mène la plus dure des batailles », a-t-il confié lors d’une interview au Point début août.