Ce projet entreprenarial lui est venu grâce à ses filles, d’où le nom de sa marque Pap’s. Il s’est en effet rendu compte, en tant que père de famille, que l’offre traditionnelle n’était pas assez aboutie, et que le segment des enfants restait absent au sein des circuits de distribution. C’est ainsi qu’après douze années passées dans l’agroalimentaire, il se décide de créer sa startup il y a bientôt deux ans. Après avoir développé des produits pour les autres, il choisit de le faire pour lui-même.
Une offre originale et locale
« Une offre comme proposée par Pap’s n’existe pas sur le marché » affirme Cyril Rouffet. C’est vrai qu’elle est unique dans sa formulation par la recherche d’un mix entre les chips et les crackers. Ces chips de légumes ont certes la texture d’une chips traditionnelle, elles possèdent en revanche une double cuisson venant assécher le produit. Ce procédé a été mit en place pour réunir les avantages de la chips et du cracker pour en exclure leurs inconvénients comme les aspects gras, salés et surtout huilés. Sur le marché, les chips de légumes sont répartis à 70% de légumes et 30% d’huiles. Sur la gamme Pap’s, l’huile est laissé de côté, uniquement présente dans la matière première et en très faible quantité. C’est aussi pour cela que ces chips de légumes sont aujourd’hui nutriscore A et unique parce que peu présentes dans les rayons de la grande distribution.
Tous les ingrédients nécessaires pour la fabrication de la chips sont locaux et de qualité. Cela est possible grâce à la collaboration avec un grossiste, proche de producteurs occitans et aquitains. Ce sont des matières premières comme la farine de riz ou les lentilles corail qui sont fournies dans la pépinière à Agen pour une fabrication bien huilée. « Je cuis mes légumes, je les mix et j’additionne avec de la farine de riz, ce qui me donne une pâte que je viens reformer et cuire. Grâce à ce procédé, je retire l’eau du produit, ce qui résulte d’un côté croustillant, sans passer par l’huile » détaille Cyril Rouffet.
Le bio et le fun, un mariage gagnant
Après tout, pourquoi ne pas allier le bio au côté fun ? C’est ce que Cyril Rouffet s’est attelé à faire à travers le packaging. « Historiquement et pour beaucoup, le bio égal terne. Soit les sachets sont verts ou en craft, parce que le bio c’est la nature ». Trouvant que l’extérieur manquait de marketing, le Gersois ne voulait pas de packs austères. En ce qui concerne le fun, il fallait casser les stéréotypes supputant que les enfants n’aiment pas manger de légumes. D’où l’idée de ne pas leur faire peur et passer à une dégustation sympa, en famille. Pour ce faire, la commercialisation d’une sous-marque : Super Pap’s for kids. Cette dernière, composé de légumes intégrés dans des chips déguisés en super-héros a pour objectif de proposer une offre ludique correspondant au marketing enfant, sans être ringard. Mais cette année, c’est une gamme adulte qui vient de voir le jour. Une gamme consensuelle qui trouve son public et qui répond à l’attente gustative parentale, plus marqué, et jusqu’alors placé au second plan.
Des résultats prometteurs
Le premier exercice fut certes timide en raison des multiples confinements, la détermination restait elle intacte. Démarrant officiellement il y a 1 an exactement, Cyril Rouffet observe depuis une montée en puissance avec un début d’année tonitruant. « On a multiplié notre chiffre d’affaires mensuel par 7 ». Cet état de forme, l’entrepreneur gersois l’explique par l’augmentation des points de vente ainsi que de la visibilité, mais aussi par l’élargissement de la cible client et à l’adhésion pour ces chips de légumes. Cela a été un des enseignements de ce premier exercice : l’adhésion du public mais aussi des distributeurs. Le public, notamment grâce à des animations réalisées en magasin avec des retours très positifs par l’étonnement des consommateurs s’attendant à une chips traditionnelle, et tombant sur une vraie texture et un goût différent. Et les distributeurs parce que les produits Pap’s rentrent en effet sans difficulté en magasin, parce qu’ils cochent toutes les cases pour s’implanter dans les rayons. Parmi elles, l’originalité, le bio, le local ou encore le nutriscore A.
Pour l’avenir, Cyril Rouffet souhaite poursuivre nationalement la progression globale de son activité, dans la production, les ventes ainsi que dans le recrutement de gros bras. Ceci dans le but de répondre à une future demande qu’il faudrait assumer. Et celle-ci pourrait arriver bien plus tôt que prévu. Le jeune père de famille révèle avoir des demandes pour des référencements « centrales », et aussi d’Europe du Nord, plus ouvert au « snacking sain ».