La création d’une startup, c’est l’engagement d’une vie. Lancée cette année, Update est le fruit de 3 fondateurs, dont Clémence Landeau. Si la Parisienne a décidé de s’engager dans cette aventure, c’est après sa participation à « smmmile », un festival incitant des fêtards à modifier leur manière de consommer, en adhérant au principe de transition écologique. De là, le déclic. Cet événement l’a convainc de franchir le pas, même si elle reconnaît que cela n’est pas le plus aisé : « c’est difficile d’avoir le déclic, mais je suis sûre que les évènements organisés pour changer les mentalités, une discussion avec un proche ou la représentation par une marque forte qui nous donne du plaisir, nous permettent d’oublier toute crainte ».
Avec ses deux associés, Clémence a constaté une sorte de frustration chez bon nombre de consommateurs. En effet, malgré une offre de produits laitiers riches et un marché porteur, certains ingrédients partie prenante contiennent des allergènes, rébutant certains. L’objectif est simple, et la mission l’est tout autant : créer une marque jeune, dynamique et innovante, capable de s’adresser à la nouvelle génération, en favorisant la transition alimentaire vers des modes de consommation durable par une gamme de produits qui se veut unique.
Cette marque est aujourd’hui Update. Elle repose sur deux ingrédients faisant son essence : les protéines de fèves et l’algue. Cette dernière, appelé « pépite », apporte nutritionnellement des oméga 3 et comporte des propriétés avantageuses, rarement présente dans les boissons végétales. Les fèves, elles, apparaissent comme riches en minéraux et en fibres. Cela demande par ailleurs moins de ressources en eau et en terre, et donc émet moins de gaz à effet de serre. Résultat : l’apparition du premier lait végétal à base de protéines de fève et d’algues, made in France, très crémeux et au profil nutritionnel très intéressant (Nutriscore A, sans cholestérol et sans allergènes).
L’effort, avant le réconfort
Développer une marque et créer un produit, cela demande un travail de titan, et l’équipe d’Update food en fait l’expérience depuis maintenant 4 ans. En 2017, la néophyte initie une phase de recherche et développement, elle durera deux ans. Au fil de ces deux années, elle fera gouter ses prototypes aux consommateurs pour réfléchir sur les possibles améliorations qui pourraient être apportées. Un véritable travail de fourmi pour s’assurer que le produit réponde vraiment aux préoccupations du client et qu’il saura convaincre de milliers d’adeptes.
Parmi la touche Update, l’accent mis sur le bio, véritable demande sur le marché comme l’explique Clémence Landeau. « 43% des Français souhaitent végétaliser leur alimentation, et de l’autre côté, il y a 30 à 50% de la population qui est intolérante ou allergique au lactose. Elle a donc besoin de trouver des alternatives qui vont lui correspondre et éviter un mal-être ou des indigestions qui vont teindre leur quotidien lié à des intolérances ».
Jusqu’en février, Update collaborait avec l’incubateur allemand ProVeg, spécialisé sur le végétal. Ce contact a permis à la jeune startup de consolider ses bases et d’enchainer avec une phase de pré-lancement commercial, pour conquérir des marchés en retail ou dans des cafés et restaurants ainsi que sur différentes marketplaces. Le premier produit étant aujourd’hui finalisé, il ne manque plus que la mise sur le marché, même si l’équipe continue de développer de nouvelles gammes, pour permettre l’extension de l’action sur le marché laitier.
Update trace son sillon
L’ambition n’est pas ce qui manque chez Update. Mi-février, la startup parisienne procédait à sa première levée de fond. Objectif : réunir un million d’euros. Même si Clémence Landeau n’a pas lâché le morceau, elle confirme être plus proche de la fin que du début, en l’espace de 2 mois seulement. Mais pourquoi un tel engouement ? Et quels acteurs sont derrière ce projet ? Ce sont en réalité des fonds d’investissements français (mais pas que) qui misent sur la végétalisation des modes de consommation. Ceux-ci s’axent sur l’impact environnemental ainsi que social, et ont trouvé en Update un projet disruptif et innovant. Ils permettent d’apporter une valeur ajoutée financièrement, tout en associant leur image de marque au profit d’une promesse de réussite.
Alors que les fonds n’ont pas encore été récoltés, la co-fondatrice ne cache pas les ambitieux projets d’avenir. « Notre premier objectif, c’est d’être présent sur au moins 5 marketplace, ainsi que dans 30 à 50 cafés. Le second, c’est la consolidation de notre communauté, qu’elle soit plus impliquée, notamment en nombre pour partager notre vision sur laquelle, la transition alimentaire peut s’opérer de façon très épanouie, en les accompagnants et en leur apportant tous les outils pour ». En ce qui concerne les objectifs de ventes, il est encore trop tôt pour les évoquer. Cela peut se comprendre.
En ces temps troubles, Clémence Landeau admet que l’épidémie ralentie le transfert industriel. Annulation des visites sur site, réunions repoussées, télétravail, c’est tout un management qu’il a fallu repenser et revoir en urgence. Malgré tout, la motivation des troupes reste intacte, et le projet poursuit son chemin. D’ailleurs, les équipes planchent déjà sur 2024 pour étendre la gamme en se dirigeant vers de plus petits formats, comme des yaourts ou des glaces. Il ne faut plus que leur souhaité que la vie retrouve son cours et vite !