André Bonnard est parti d’un constat à trois têtes. Premièrement, les producteurs de lait manquent de reconnaissances, notamment financières. Selon plusieurs études, 30% d’entre eux ne vivent pas de leur travail, d’où le suicide d’un agriculteur tous les deux jours en France. Deuxièmement, l’attente de produits de proximité, sains et fait avec fierté et amour devient plébiscitée. Enfin, les acteurs, tant la distribution que les producteurs cherchent à aider à résoudre cette attente sans avoir la réponse adéquate. Né d’une seule fermerépond à ces problèmes par une meilleure rémunération des agriculteurs tout en offrant aux consommateurs des yaourts accessibles, frais et de qualité. La startup offre une formule garantissant une recette 100 % naturelle et française, sans additifs, sans poudre de lait, et sans standardisation, pour un produit local commercialisé et consommé à proximité de la ferme.
Les producteurs de lait payés à leur juste mesure
Depuis la crise financière de 2008, les agriculteurs peinent à s’y retrouver sur le plan économique. S’estimant payés au lance-pierre, ils ont multiplié les manifestations ces dernières années. Mais Né d’une seule ferme pourrait tout changer, ceci en est le but. La startup s’emploie à fournir une solution clé en main à la fois au producteur et au distributeur pour pouvoir fabriquer des yaourts fermiers et de les vendre dans les enseignes de grandes distributions. Pour cela, des containers ont été crée, comprenant un pasteurisateur, une conditionneuse, ainsi qu’une étuve qui se transforme en chambre froide pour réduire la surface. Cette yaourterie est censée pouvoir transformer 50 000 litres de lait par an, représentant environ 400 000 pots. Cette formule proposée par André Bonnard valorise le labeur du producteur. Alors que les prix oscillent aujourd’hui autour de 330, 335 euros les 1000 litres de lait, Né d’une seule ferme majore ce revenu à 550 pour 1000 litres. Sur un pot de yaourt vendu à 50 centimes d’euros, l’agriculteur en récupère 60%, contre 40 actuellement, de quoi voir demain un peu plus sereinement. Enfin, si ces yaourts sont vendus sous la marque Né d’une seule ferme, le producteur est mis en valeur par la présence de son nom et de son lieu de production sur l’emballage.
Un partenariat gagnant-gagnant
La démarche est simple. Pour tout agriculteur souhaitant candidater, il suffit simplement de prendre contact sur le site web de Né d’une seule ferme. Si les deux acteurs sont sur la même longueur d’onde, sur le projet et les attentes, alors le partenariat est acté. La startup reste avant tout un projet social, avec pour but d’aider un maximum de producteurs laitiers en dépit des différences d’élevages, ou de territoire. «Notre volonté est de représenter la diversité des fermes françaises, et de ne pas privilégier un type de production sur un autre» détaille Bastien Debras. Ce partenariat permet aux agriculteurs de commercialiser leurs yaourts chez Intermarché pendant trois ans. Concrètement, ce sont 1800 points de vente à travers la France qui s’ouvrent à ces producteurs, commercialisant d’abord au plus près de leurs exploitations. Par ailleurs, le groupe Intermarché s’engage à accompagner chaque nouvel arrivant, en matière logistique, marketing, ainsi que lors des premiers investissements et toutes autres dépenses nécessaires au lancement d’activité.
Un avenir tracé et une ambition affirmée
Aujourd’hui, les deux yaourteries de Né d’une seule ferme demeurent depuis une année maintenant en Haute-Marne ainsi que dans le Rhône. Le labeur engagé par André Bonnard et ses équipes doivent permettre la commercialisation des yaourts d’ici un mois dans les enseignes Intermarché, en exclusivité, autour de ces deux zones géographiques. Jusqu’à la fin de cette année, ce sont 12 yaourteries qui devraient voir le jour chez les producteurs de lait, occasionnant un maillage territorial Français sur 60%. Mais pour l’avenir, la startup mise sur davantage de fonds pour un développement plus massif. C’est pour cela qu’elle réalise actuellement une levée de fonds avec pour objectif de récolter 2 millions d’euros. Objectif pour la section yaourt, représenter 5% du marché, soit environ 2000 yaourteries chez les agriculteurs. Outre le yaourt, Né d’une seule ferme compte aussi franchir le pas et s’inscrire dans d’autres produits parmi les produits laitiers, en proposant une solution pour passer de l’agroalimentaire à l’agritransformation. L’alternative a du bon !