Le drive est en plein boom ces derniers mois. On ne va pas vous faire un dessin pour vous expliquer pourquoi.
Et qui dit hausse d’activité, dit recrutement de nouveaux profils. Les drives ne sont pas encore automatisés pour réaliser les commandes, il faut donc des hommes et des femmes pour réaliser les commandes des clients.
Sauf que voilà, le métier est difficile. Turn-over important, nombreuses absences et arrêts maladie, travailler dans un drive c’est d’abord un travail exigeant physiquement et qui réclame une bonne dose d’énergie. Un métier pas adapté à tout le monde.
De la difficulté de recruter de bons profils
Dans les drives, les salariés se sont adaptés à un rythme effréné depuis plusieurs mois. Les drives battent régulièrement des records de commandes, surtout en période de jours fériés comme c’eût été le cas au mois de mai.
Mais ce rythme incessant soulève aussi de nombreuses tensions en drive et en magasin (pour ceux qui travaillent en picking). Ces derniers affichent toutes les peines du monde à recruter : « c’est devenu compliqué de trouver de bons éléments », annonce la couleur ce manager en drive, « mais c’est compliqué tout court de trouver des gens qui veulent travailler en grande distribution », complète-t-il.
La faute à ces problèmes de recrutement c’est surtout la lourdeur du métier : métier exigeant par excellence, il réclame d’être capable de marcher – piétiner plutôt – pendant plusieurs heures, se pencher, porter des charges lourdes, tout en poussant des caisses de plusieurs kilos. Le métier impose une forme physique évidente.
Conséquence, qui dit travail physique, dit troubles physiques. Pour ce manager, le constat est sans appel : « ces derniers mois, les tensions sont réelles », reconnaît ce salarié dans un drive tout en revenant sur des faits récents, « à titre d’exemple, la semaine dernière c’était l’hécatombe : des arrêts, des accidents de travail… », en faisant notamment référence à un mai de mai chargé ponctué par des commandes plus nombreuses, plus importantes pour combler les samedis fermés.
D’autres managers complètent cette même situation : « historiquement, il y a toujours eu plus de turn-overs en drive qu’en magasin. Ce sont souvent des métiers avec beaucoup d’étudiants. Certains sont là à l’année, mais d’autres restent 1 à 3 mois et finissent par partir », explique l’un d’eux tout en ajoutant que le manque de CV qualifié fait cruellement défaut sur ces métiers : « des CV nous en avons; mais ce sont presque tous des jeunes et une grande majorité d’étudiants. Il y en a qui restent et disent à leurs potes de venir pour l’ambiance de travail. Ça y joue beaucoup et franchement ça marche bien ! On capitalise là-dessus notamment sur les réseaux sociaux pour les attirer ».
Non, le drive n’est pas réservé aux jeunes et aux profils sportifs
C’est une idée reçue. Non, « il ne suffit pas d’être jeune et sportif pour travailler dans un drive », commente à une question posée dans un de nos groupes Facebook qui demandait s’il les « personnes rondes » avaient leurs places dans un drive.
« Le Drive est pour tout le monde, et ce, peu importe ton poids ou ton âge », insiste un employé drive, « le Drive n’est pas déconseillé aux plus de 35 ans », complète-t-il. Pour travailler dans un drive, cela nécessite des qualités : « ce qui intéresse des managers, c’est que tu sois dynamique et efficace », explique l’un d’eux qui reconnaît de pas être une sportive d’origine, « ensuite, l’endurance vient avec le temps. Il faut aimer marcher. Moi, je suis hyperactive, je ne peux pas rester en place, j’ai besoin de bouger ».
D’autres salariés de drive rassurent également sur le métier : « dans ce métier, ce n’est pas votre physique qui fait la différence, mais plutôt votre envie, votre bonne humeur et votre sens du contact client. C’est la clé pour rester dans ce job », ajoute l’un d’eux. Un confrère complète : « le drive c’est d’abord plus une histoire d’organisation que de vitesse ».