Paye Ta Caisse, c’est l’histoire d’un compte Instagram de deux étudiantes en grande distribution qui ont décidé de mettre à mal les remarques sexistes qu’elles subissent tous les jours en caisse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles en voient de toutes les couleurs de la part des clients.
Paye Ta Caisse c’est « une sorte de collectif » précise une des fondatrices du compte. Le « but est dénoncer la discrimination, le sexisme, la lgbtqphobie, le racisme, l’intolérance dans la grande distribution ». Légèrement inspiré par le compte Payetaschnek qui dénonce également les agressions subies au quotidien. Les premiers témoignages sont recueillis de façon anonyme, une manière d’éviter tout litige et de respecter les victimes.
L’idée de ce compte provient d’un des cours, dans lequel il s’agissait de « réaliser un projet fictif » avec une ambition tout aussi fictive « d’exposer ces témoignages dans une galerie d’un hypermarché ».
Une minorité irrespectueuse qu’il faut faire taire
Alertes et concernées, elles visent dans un premier temps à interpeller les clients, une minorité malheureusement dont elles déplorent cruellement le manque de respect.
Les deux jeunes étudiantes ont intégré la grande distribution dans le cadre de job afin de « financer une partie de nos études ». Pour nous, « c’est surtout une expérience professionnelle et le souhait de découvrir le monde du commerce ». L’expérience est enrichissante évidemment. Un seul bémol pour l’instant : « malheureusement, nous gagnons en sang-froid et perdons en naïveté quand on entend le nombre de remarques auxquelles les hôtesses de caisses subissent ».
Nous ne pensions pas que le métier était si difficile mentalement. On s’attendait à un métier jovial puisque les hôtes.sses ont ce sourire aux lèvres en permanence.
Des insultes à l’éternel « paiement en nature »
On se croisait dans une autre époque. Les années passent et les clichés restent. Si les étudiantes reconnaissent que les remarques proviennent « surtout des clients », l’une d’elles ajoute que « les propos déplacés proviennent parfois des collègues ».
« Un jour en caisse, un homme m’a dit que j’avais une tête à aimer le sexe » : une remarque à laquelle personne ne s’attend qui visiblement et qui a choqué.
« Un autre jour, après avoir clairement refusé les avances d’un client, ce dernier s’est permis de me dire “que c’est le consentement ou le viol”», tout en précisant ensuite « qu’il plaisantait ».
Ces remarques, il est temps que de les dénoncer et de dire stop aux clients qui se permettent de telles réflexions. Le client n’est pas roi, non.
Une équipe soudée
Heureusement, derrière les sourires de circonstance, elles reconnaissent la « force du travail en équipe ». « Les salariés sont très soudés et s’entraident en permanence », « c’est un combat du quotidien » ajoutent-elle, peu rassurée toutefois du « manque de politesse ».
« Toutes les personnes qui bossent dans la grande distribution depuis des années ont un sang-froid impressionnant ».