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L'emploi en grande distribution est menacé mais le commerce a encore de beaux jours devant lui

Carrefour, Auchan, Géant Casino, les récentes annonces des suppressions d’emplois au sein de la grande distribution fait plus que jaser.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Victimes des changements importants de consommation et des nouvelles attentes des Français, les hypermarchés ne séduisent plus. Les anciens temples de la grande consommation sont aujourd’hui fortement menacés.

Carrefour et Auchan face à des choix forts

Carrefour a lancé les premiers débats il y a de ça plusieurs mois en annonçant un plan de transformation impliquant 20% de son parc d’Hypermarchés. Conséquence directe : 3000 emplois seront supprimés. Ce plan de transformation doit notamment permettre de redresser les chiffres d’affaires des magasins actuellement en quête de rentabilité.

Et donc, comme Carrefour il y a quelques jours, Auchan doit également prendre une décision forte. Le menace de suppressions d’effectifs pèsent aussi sur l’enseigne fondée par la famille Mulliez. Si la direction du groupe défend « que tout est fait pour éviter ou limiter les licenciements », les syndicats craignent pour l’emploi. Les magasins menacés de revente, s’ils ne trouvent pas de repreneur, impliqueraient jusqu’à 700 suppressions d’emploi. Un nouveau coup dur social.

Un modèle fragilisé depuis des années déjà

La grande distribution traverse une crise majeure. Jamais l’activité n’avait été autant menacé que ces dernières années.

Auchan souffre depuis des années déjà. Après avoir accusé des pertes supérieures à un milliard d’euros en 2018, en 2019 le groupe se doit de réagir. Conséquence : des activités à l’étranger cédées en Italie et au Vietnam. En France, 21 magasins sont mis en vente. Un dégraissage essentiel pour le groupe pour se recentrer sur les magasins rentables. Au pied du mur, et ne pouvant plus supporter les pertes engendrées, l’enseigne est donc contrainte de faire des choix forts.

Le modèle des hypermarchés vacille plus que jamais. Mais au fond cela relève davantage d’un changement de consommation que du modèle de l’hypermarché lui-même. Les clients désertent déjà les grands magasins au profit d’une consommation plus fragmentée qui se traduit par des achats en supermarché, mais aussi chez les producteurs, sur les marchés ou au sein des enseignes bio, qui elles connaissent un réel essor. C’est le cas notamment de Biocoop qui poursuit son expansion en ouvrant plusieurs magasins en France.

Les indépendants gardent le sourire

E.Leclerc, Système U ou Intermarché souffrent moins. Le modèle des supermarchés, moins grand, plus conviviaux, plus accessibles surprennent.

Portées par des modèles coopératifs, les enseignes indépendantes résistent. La différence entre les enseignes intégrées sont importantes :

  • Les patrons de magasins sont des chefs d’entreprises
  • Ils sont en relation directe avec les acteurs locaux
  • Mettent en place une stratégie à l’échelle locale
  • Les patrons sont impliqués sur leur territoire pour plusieurs années (et non pas mutés dans d’un magasin à un autre)

L’agilité permise par les enseignes indépendantes leur permet d’être plus réactif et d’être au plus proche de leur client. Comme le soulignait récemment Dominique Schelcher patron de Système U, «  ce n’est pas la “retail apocalypse” car le commerce en ligne ne va pas faire disparaître le commerce alimentaire physique ». Le commerce alimentaire a encore de beaux jours devant lui.

En somme, si les enseignes souffrent par leur modèle vieillissant, les enseignes ont encore de l’avenir. Mais cela passera par l’innovation, une modernisation de certains magasins et un appui important du numérique pour mieux communiquer et se rapprocher de ses clients.

Métier

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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