Les enseignes traditionnelles sont dans l’obligation de se réinventer.
Carrefour a supprimé 1850 postes cette année. Une mesure phare avec pour « objectif est de ramener tout le monde à l’emploi, au sein du groupe Carrefour ou en externe ». La raison principale de cette décision est la fin de la domination de temps de la consommation que représentaient les Hypermarchés à la fin des années 1990.
Depuis, Internet a complètement changé la donne et a redistribué les cartes. Le monde a changé aussi. Et vite. Les attentes des consommateurs évoluent et sont plus exigeantes. Le retour est à la proximité et à la consommation responsable et éthique. Les enseignes bio sont en pleine expansion.
La fin des temples de la consommation
La situation est fragile. La suprématie des supermarchés, hypermarchés et enseignes du hard-discount est remise en question. Les plus touchés sont les hypermarchés. Ces magasins dont la superficie dépassent. les 2500m2. Le plus grand d’entre eux avoisine même les 20 000m2.
Leur situation s’essouffle. Les produits non-alimentaires sont les premiers concernés. La concurrence d’Internet est colossale. Les produits culturels, les vêtements sont davantage plébiscités par les Amazon & co. Une situation qui oblige les magasins à se recentrer sur leur coeur de métier : l’alimentation. Ainsi, des caves à vin s’installent dans les magasins, des zones « marché » fleurissent, des corner-shop viennent proposer de la valeur ajoutée à des magasins en quête d’innovation pour les clients.
Internet change la donne
Nul ne peut ignorer l’omniprésence d’internet et de la nouvelle consommation qui se passe derrière les écrans et les clics de souris. Ces pures-players ont les connaît : Amazon en tête ; dans l’ombre le géant chinois Alibaba pointe le bout de son nez en Europe.
Ces nouveaux acteurs de la distribution ravivent une nouvelle concurrence et entament de nouvelles perspectives pour les consommateurs, tant les nouveaux services apparaissent (vente en ligne, livraison à domicile), obligeant les acteurs traditionnels à se réinventer et se transformer.
Loin d’être une mince affaire toutefois. Dans une époque dans laquelle de nombreux secteurs se font disrupter, la consommation alimentaire n’est pas épargnée. Dans ce contexte, les enseignes ne peuvent plus ignorer le web. Si le nombre de Drive est passé d’une centaine en 2010 à 4000 aujourd’hui, cela ne suffira pas pour assurer la transformation que le numérique impose.
La menace Amazon
En courant d’année, les rumeurs de rachat de Carrefour par Amazon agitaient les actions en bourse. Rien ne semble impossible pour le leader mondial.
Rien n’arrête Amazon. Les enseignes traditionnelles ont raison de trembler. Le site de vente en ligne propose désormais des ventes en un jour, voire en une heure à Paris. Amazon Fresh, lancée dans quelques grandes capitales (Londres, Tokyo ou encore Berlin), est ambitieux. Comment la grande distribution pourra réagir à cela ?
Un retour à la proximité
Les consommateurs plébiscitent de plus les supermarchés bio, les nouveaux réseaux de coopératives ainsi que les circuits courts. Les consommateurs ne sont plus forcément fidèles à telle ou telle enseigne. La consommation est davantage fractionnée.
Dans les villes, les magasins de proximité s’étalent et viennent renforcer les nouveaux besoins d’une consommation qui ne cesse de changer, vidant progressivement les hypermarchés tels que nous les connaissons aujourd’hui.